J’ai relu ce roman quand je devais visiter la Maison de Zola à Médan. Ce contexte particulier a certainement influencé ma lecture. Toujours est-il que j’ai trouvé le roman génial. Ceux qui font la fine bouche sur le talent de Zola devraient y regarder à deux fois. Au-delà du travail préparatoire pour s’imprégner du milieu qui y est décrit, la structure du récit, l’étude psychologique des personnages sont remarquables.
On est vraiment plongé dans la misère du petit peuple au temps des transformations parisiennes, d’ouverture des grands boulevards… Les ravages de cette misère, de l’alcoolisme, sont saisissants. L’auteur n’est pas toujours très tendre avec ses personnages. Mais il ne les juge pas et juge plutôt la société qui engendre cette misère.
On a attaqué Zola pour le langage utilisé. Il rejette la critique de grossièreté, rappelant qu’il n’a fait que décrire la réalité. Il y a toujours dans ses romans des descriptions réalistes du cadre, des actions, mais sans longueur comme parfois dans d’autres de ses romans. Belle lecture.
L’objectif est de recenser les domestiques (hors agriculture), de connaître les familles qui les emploient. Dans la mesure du possible, essayer de repérer leur lieu de naissance, leur origine sociale et la durée de l’exercice dans la fonction.
Dans la seconde partie du 19e siècle, la rivalité entre Auguste Le Marchant (maire de 1872 à 1884 et de 1896 à 1899) et Maurice Leray (duc d’Abrantès), maire de 1884 à 1896, a structuré une partie de la vie municipale de Gorron.
Des appréciations des renseignements généraux (Deux siècles d’histoire gorronnaise – Joseph Lecomte) : M. Le Marchant… c’est un homme qui connaît bien son affaire ; le duc d’Abrantès… un réactionnaire puis… intelligent, prend part aux débats. Plus globalement, on pourrait classer Auguste Le Marchant comme républicain et Maurice Leray comme bonapartiste.
Un descendant de la famille Le Marchant, visiteur du blog précise, que la famille Le Marchant de la Pierre faisait partie de la petite noblesse Bas-Normande ayant perdu sa particule après La Révolution. Je penche plutôt pour l’ajout du nom d’une propriété comme cela se faisait à l’époque. Par exemple, les Le Dauphin (dont un : Le Dauphin de la BIinière a été maire de Gorron). Quant au duc d’Abrantès, le titre a été obtenu par alliance avec une descendante du Général Jugnot, général de Napoléon 1er.
Il n’empêche qu’Auguste Le Marchant a joué un rôle important dans l’histoire de Gorron. Un document familial précise qu’en fin d’année, il recevait : le Préfet et l’état-major au moment des révisions, le Sous-Préfet, les maires, les instituteurs…
A partir des signataires des documents prérévolutionnaires ( Questionnaire de l’assemblée provinciales du Maine, Cahiers de doléances) j’essaie de retrouver des descendants gorronnais à ces signataires.
Familles influentes lors de la Révolution
François Rousseau marié à Marie Ruault. François est le fils de Joseph Rousseau et Jeanne Lecour.
En 1846
Hyppolite Rousseau (Julie Françoise), 58 ans, propriétaire, quartier des Halles. Elle vit seule avec sa domestique Jeanne Laurent (40 ans). Vraisemblablement la fille de Joseph Rousseau et de Jeanne Valette. On ne retrouve pas ce mariage. Elle est sans doute restée célibataire.
Joseph Rousseau est le fils de Joseph Rousseau et de Jeanne Bouessel. Hyppolite est la sœur de Zoé Rousseau évoquée la semaine dernière. Il ne semble pas y avoir de lien familial direct avec François Rousseau et Marie Ruault
Préparation d'un roman dont l'héroïne principale sera une domestique qui passera sa vie d'adulte au service d'une famille d'industriels gorronnais.
Rosalie Jouvin
En 1876, nous avions perdu la trace de Rosalie. Des Jouvin étaient recensés à Ernée en 1876. L’hypothèse que Rosalie ait pu rejoindre aussi la ville la plus proche s’est vérifiée sur les listes de recensement de 1876. Et nous l’avons en effet retrouvée rue des Celliers dans un établissement intitulé orphelinat, dirigé par une supérieure secondée de 4 religieuses.
Corentin nous a fourni les informations suivantes sur cet établissement : « Les enfants abandonnées ou privées de soins, furent également l’objet de la sollicitude de M. Germond, qui fonda pour elles l’Orphelinat d’Ernée, une de ses œuvres les plus aimées. » C’est donc comme « privée de soins » que Rosalie s’est retrouvée élève, en 1876. Il y avait, à l’époque 38 élèves de 8 à 18 ans.
Pour l’instant nous ne savons pas quand elle a quitté l’établissement.
A partir du recensement de la population de 1975, en ne retenant que les adultes natifs de Gorron, j’essaie de retrouver les plus anciennes familles gorronnaises. On s’aperçoit assez vite que la population est sans doute beaucoup plus mobile qu’on ne pourrait le penser dans les siècles passés.
1975
Rue du Maine
Récapitulatif
4 générations
Bouillon
Ebéniste – tailleur de pierre - charpentiers
Gendron
Comptable - Négociant en salaison - tanneurs
Pottier - Lefizelier
Tapissier – piqueuse -journalier - tailleur
Fougères - Thiercelin
Tôlier - cultivateurs
Récapitulatif
Récapitulatif
Sur 704 personnes retenues, 144 sont originaires de Gorron. Sur ces 144, 52 s’inscrivent dans une lignée de plus d’une génération.
A suivre
Léonie Guesdon/Chérel, 19/09/1893, rue du Maine. Léonie est la fille de Pierre Chérel, cultivateur à la Grande Jeunière et de Thérèse Guesdon.
A partir du recensement de la population gorronnaise de 1962 et une collection de reproduction de cartes postales anciennes j’essaie de retrouver les immeubles sur les cartes postales et leurs occupants en 1962
Recensement de 1962
Rue et place de la Houssaye
N° 18 : Reine Lemeunier/Leroy, sans profession et sa fille Denise, coiffeuse.
Un journal (purement fictif) tenu par un membre d’une vieille famille gorronnaise, me permet de revenir sur des éléments marquants de l’histoire de la ville dans le cadre de l’actualité nationale annuelle…
Le journal de Marguerite Péan (épouse Gabriel Boullard)
Décembre 1897
Un incendie meurtrier à Paris au bazar de la Charité : 121 morts, beaucoup de femmes qui fréquentent les grands magasins. Des incendies, à Gorron, il y en a de temps en temps. Généralement ils ne font pas de victimes mais c’est toujours un événement. Nos pompiers sont très efficaces et très dévoués.
Il semblerait que les femmes commencent à être un peu mieux considérées. Elles peuvent, désormais, être admises à l’Ecole des beaux-arts. Elles peuvent aussi témoigner dans les actes d’état civil et notariés. Dans nos petites villes, elles restent encore bien dépendantes des hommes. Leur condition mériterait bien d’être améliorée, notamment les nombreuses domestiques bien souvent maltraitées dans les campagnes comme chez les bourgeois.
Au départ, on s’attend à un roman centré sur Action Directe, un groupe d’ultra gauche qui, dans les années 1980, est tombé dans la violence armée. Il y a bien dans le livre le portrait de ces idéologues qui ont choisi le meurtre et qui ont passé plus de vingt ans en prison. Mais, très vite, on se rend compte que l’autrice fait, en même temps, un retour sur sa propre histoire, notamment sur ses relations incestueuses avec son père.
Le cœur du roman, dans un parallèle entre les deux histoires, traite de la complexité de la mémoire, des difficultés à retrouver la réalité. La notion de bien et de mal, le repentir, occupent aussi une grande place dans le roman. Dans sa quête d’une vérité difficile à atteindre, l’autrice rencontre des acteurs de cette période où une minorité « révolutionnaire » a fait le choix de la lutte armée.
J’aurais aimé une analyse psychologique plus fine des acteurs, notamment Joëlle Aubron et Nathalie Ménigon. Comment elles ont vécu leur emprisonnement. Leur évolution personnelle en prison. Mais était-ce possible ?
Dans le cadre de la préparation de l’exposition de l’association « Conservation du patrimoine gorronnais », je reprends le document de Joseph Lecomte qui donne les numéros des immeubles dans lesquels se trouvaient des débits de boisson et le compare à ma propre recherche relevant ces mêmes débits de boisson dans les recensements de la population gorronnaise depuis 1846 jusqu’à 1936.
Les débits de boisson au 20e siècle (à partir du document « La Belle Epoque… des cafés à Gorron » de Joseph Lecomte)
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