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30 septembre 2023 6 30 /09 /septembre /2023 13:03

Note de lecture

« Une si belle école » (Christian Signol)

 

Au début, j’ai bien cru relire un livre que j’avais déjà lu plusieurs fois. Une jeune fille institutrice rejoignant son premier poste dans une classe unique de montagne. Des locaux vétustes, un logement dépourvu de tout confort. Et un maire pas très engageant. Cela a continué avec des personnages sans nuances. Les bons très bons, les mauvais très mauvais. Puis, heureusement, les élèves ont émergé. Toujours plutôt caricaturaux dans un premier temps, plus complexes par la suite.

Globalement, l’auteur a creusé le sujet. Les évolutions de la carrière de l’héroïne, du système éducatif, sont assez bien vues. Mais on n’a pas échappé au grand amour trop tôt disparu. Aux lieux enchanteurs de calme et de douceur où a vécu le couple.

Finalement, un scénario classique de téléfilms en vogue à la télévision il y a quelques années. Tout cela a bien vieilli si on compare aux séries actuelles qui évitent (pas toutes) les bons sentiments à l’eau de rose un peu poisseux.

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22 septembre 2023 5 22 /09 /septembre /2023 11:54

Note de lecture

 

« Ceux de 14 » (Maurice Genevoix)

D’après des spécialistes, cet ouvrage monumental serait le plus proche de la réalité de la Première Guerre mondiale. Ce n’est pas un roman, plutôt une chronique de 828 pages, couvrant la période d’août 1914 à février 1915. L’auteur est un jeune normalien dont les talents littéraires seront confirmés par la suite.

Le choix qui a été fait par l’auteur de coller le plus possible aux faits bruts, avec des dialogues en langage familier, voire argotique, des précisions sur les lieux, les déplacements, les termes militaires, n’évite pas les répétitions. Et il faut tout le talent du narrateur pour capter, malgré tout, l’intérêt du lecteur. On ne lâche pas ce long récit. Sans doute aussi parce que l’auteur évite le pathos. Il écrit « à hauteur d’hommes », sans essayer de faire passer des messages philosophiques ou politiques.

Il n’y a pas de héros dans cet ouvrage. Juste des hommes avec leurs faiblesses, mais aussi leur grandeur, plongés dans une expérience inhumaine où la boue, le sang, la mort, sont toujours présents.

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17 septembre 2023 7 17 /09 /septembre /2023 12:06

Note de lecture

 

« Tsunami » (Marc Dugain)

Un roman qui se déroule dans les arcanes du pouvoir. Un jeune Président de la République, récemment élu, à la surprise de la classe politique… On ne peut s’empêcher de penser à quelqu’un. Et les crises qu’il a à affronter, personnelles et publiques, peuvent paraître crédibles, même si elles se multiplient pour donner de l’intérêt au roman.

La description des mécanismes liés à l’hyper centralisation du pouvoir paraissent, elle aussi crédible. Les analyses du narrateur (le Président) ne sont pas tendres avec la classe politique et médiatique. Sans tomber dans un complotisme démagogique, la malhonnêteté intellectuelle (voire la malhonnêteté tout court) est présente à tous les niveaux.

On peut regretter que le roman soit totalement centré sur le Président, sa psychologie, ses relations privées. On nous promettait d’ouvrir les portes de l’Elysée, « palais byzantin plongé dans une ambiance fébrile ». C’est pourtant ce qui manque le plus au roman : une analyse plus dense de cette ambiance avec des personnages secondaires plus consistants.

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10 septembre 2023 7 10 /09 /septembre /2023 16:04

Note de lecture

 

« Le soldat désaccordé » (Gilles Marchand)

Le prix des libraires nous change un peu des autres prix qui couronnent le plus souvent des auteurs déjà confirmés. Original, à l’écriture agréable (l’auteur a manifestant du talent) dans laquelle l’humour peut être présent malgré le thème : la Grande Guerre, la boue, la mort, les blessures… Tout cela est bien rendu sans pour autant s’appesantir.

J’ai lu ce roman comme un conte qui aurait pu s’appeler « la fille de la lune et le poète ». Il faut accepter certaines invraisemblances dans le récit et goûter sa dimension poétique. Un amour sublimé pour une pauvre Alsacienne née allemande et un jeune bourgeois qui s’oppose à sa mère et est passionné par l’écriture et la poésie en particulier. Le narrateur, lui-même blessé de guerre, n’a pu totalement sortir de son expérience douloureuse. Il en est encore à rechercher des soldats disparus de 14-18 à l’aube même du Second conflit mondial qui s’annonce.

 Je crois qu’on doit faire confiance aux libraires. Leur prix n’a rien à envier aux autres.

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3 septembre 2023 7 03 /09 /septembre /2023 11:55

Note de lecture

« Des hommes passèrent » (Marcelle Capy)

 

Marcelle Capy est une femme de lettres, militante pacifiste, féministe et socialiste libertaire de la première moitié du 20e siècle. Tout ce qui peut me plaire. Elle est bien oubliée aujourd’hui.

Son roman parle de la Première Guerre mondiale vue de l’arrière et à hauteur de femmes. Des femmes qui ont assumé les tâches des hommes partis au front. Tâches souvent inhabituelles et dures pour elles qui épuisent les organismes. En plus de cet épuisement physique, la douleur des pertes, l’angoisse continuelle, rendaient la vie d’autant plus difficile. Sans compter qu’au retour des permissionnaires, certains maris ou fils avaient changé, pas toujours en bien.

Le style de l’autrice est agréable, simple, avec des passages poétiques. Et surtout des thèmes peu habituels sont abordés, touchant à la vie des femmes en général. Petite critique tout de même : lorsqu’il est question des prisonniers allemands ou russes mis à la disposition des fermes, leur personnalité me paraît souvent caricaturale, relevant de préjugés un peu faciles.

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24 août 2023 4 24 /08 /août /2023 10:06

Note de lecture

« Sur la dalle » (Fred Vargas)

 

Je n’aurais pas dû regarder l’interview de l’auteure à la Grand Librairie avant de lire son livre. Son discours sur la recherche du son, de la musique de son écriture (qu’elle ne peut définir d’ailleurs) a gâché ma lecture. Les auteurs qui sentent le besoin d’insister sur leurs difficultés à écrire, par exemple revenir quinze fois sur un paragraphe pour trouver ce « son », m’insupportent. Sont-ils si peu sûrs d’eux pour en rajouter autant ?

C’est un roman policier et c’est de la littérature, un point c’est tout. Et c’est agréable à lire. L’histoire, par contre, m’a paru alambiquée. Les rebondissements pas toujours très crédibles. Heureusement les personnages, les pas de côté sont bienvenus. A conditions qu’ils ne soient pas trop caricaturaux. Je trouve que les méchants sont vraiment trop méchants et les bons trop bons.

Que tout cela se passe près de Combourg avec le sosie de François René de Châteaubriand, m’a paru aussi survendu. Globalement, une vraie déception. 

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19 août 2023 6 19 /08 /août /2023 12:56

Note de lecture

« Les deux Beunes » (Pierre Michon). Un auteur considéré par certains comme un de plus grands actuels. Une langue très travaillée, poétique. Mais, en même temps, plutôt facile à lire à condition de prendre son temps et de déguster une production parfois un peu précieuse. Le thème est séduisant. Un jeune instituteur nommé dans un village du Périgord tombe amoureux d’une belle buraliste dont le corps de femme mûre le fascine.

Il s’agit d’un deuxième volet suivant le roman « la grande Beune » paru en 1996. Sur la quatrième de couverture, on parle de densité, de fulgurances, d’emportements. On ne saurait mieux dire, sans s’attendre pour autant à un texte sulfureux. Tout est dit mais dans un travail littéraire impressionnant.

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12 août 2023 6 12 /08 /août /2023 16:00

« Sébastien Roch » (Octave Mirbeau)

Ecrit en 1890, le sujet central de ce roman a une résonance particulière de nos jours : le viol d’un jeune adolescent par un jésuite enseignant dans le collège où il est interne. On peut voir les conséquences de cet acte sur le développement du jeune homme. Une vie détruite avec, notamment, de graves problèmes de relation avec les femmes.

Mirbeau a mis dans son roman des éléments autobiographiques. Au-delà du thème central, il aborde aussi la discrimination sociale. Elève pauvre, Sébastien subit les brimades, le mépris des autres élèves, pour beaucoup nobles. L’épisode concernant le nationalisme et la guerre à la fin du roman reflète aussi les engagements politiques de Mirbeau qui, après un début de carrière de journaliste hésitant, s’est engagé aux côté des anarchistes. Dreyfusard, fustigeant le nationalisme, l’antisémitisme, l’armée et toute institution opprimant l’individu. Il laissera une œuvre un peu oubliée aujourd’hui qui, pourtant serait bien d’actualité.

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5 août 2023 6 05 /08 /août /2023 12:26

Note de lecture…

 

« Le corps ne cède pas » (Grégoire Bouillier)

Vertigineux. Au niveau explicite, une enquête sur la mort d’un ancien mannequin. Un suicide. Elle s’est laissé mourir de faim et a tenu un journal de son agonie. Un artifice d’écriture : l’auteur fait appel à un détective privé (et son assistante) qui devient le narrateur du roman. L’enquête est longue (trop peut-être), avec de digressions (trop nombreuses) et parfois quelques incohérences dans le choix des priorités des indices retenus. Mais on ne lâche pas ce pavé de 903 pages.

Des niveaux d’écriture très variés. On peut passer de jeux de mots, de plaisanteries un peu faciles, à l’humour savoureux des dialogues entre le détective et son assistante. Des réflexions philosophiques et sociologiques dignes du café du commerce à des analyses beaucoup plus fines. Comme peut être l’analyse de la psychologie des personnages, notamment du principal, la suicidaire.

Nous tenir en haleine est une véritable prouesse de la part de l’auteur. Derrière ce roman où se mêlent imagination et réel, il y a manifestement un gigantesque travail d’écriture. Impressionnant.

 

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30 juillet 2023 7 30 /07 /juillet /2023 12:08

Note de lecture

« La maison » (Julien Gracq)

 

Cet auteur m’a toujours intimidé. Si je ne me trompe pas, il a refusé le prix Goncourt et d’être publié dans la collection « Poche ». Comme il s’agissait d’un inédit, un texte très court et que le thème me plaisait, je me suis lancé. Trente-cinq pages, une maison cachée dans la forêt. Habitée par une femme que l’auteur découvre apparemment nue.

Sans être un spécialiste, la langue me paraît très belle. Et très travaillées aussi…  Dans le livre, on a la reproduction du manuscrit avec les corrections, les annotations. Malheureusement, la typographie les rendent pratiquement illisibles. C’est dommage. On aurait pu mieux apprécier le travail d’un écrivain pour aboutir à une telle langue.

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