Sa bibliothèque : Le Contrat Social de Rousseau annoté.
Nous avons déjà vu l’importance de cette bibliothèque et sa diversité. (1 544 volumes, cahiers et manuscrits divers pour 689 titres). S’il s’intéressait particulièrement aux philosophes grecs, comme nous l’avons vu la semaine dernière, les écrits contemporains occupaient aussi une place importante, notamment lorsqu’ils traitaient de l’éducation. Jean-Jacques Garnier lui-même a écrit sur l’éducation (« De l’éducation civile », Paris, 1765) et, dans son action au Collège de France, a montré le grand intérêt qu’il portait pour ce sujet.
L’œuvre de Jean-Jacques Rousseau « Du contrat social ou principes du droit politique », faisait partie de sa bibliothèque et son exemplaire personnel y est largement annoté : « exemplaire enrichi d’un grand nombre de notes manuscrites de M. L’abbé Garnier, continuateur de l’Histoire de France… ». Ces notes y étaient souvent critiques. L’abbé, en général, se méfiait des audaces des « Lumières » par crainte des transformations trop brutales qu’elles pouvaient engendrer. Bien que lui-même ait pu faire preuve de nouveautés et de critiques en matière d’éducation.
On peut relever dans ces notes des remarques comme : « Comment l’auteur (…) peut-il assurer ici… » ; « d’un prétendu contrat… ». « Il n’a pas été besoin à l’homme d’une convention pour le mettre en société qu’aux abeilles, aux fourmis et à tous les animaux sociables… ». Remarques qui illustrent un point de vue souvent opposé à celui de Jean-Jacques Rousseau.