Un jeune gorronnais à l’honneur. Constant Péan s’est vu attribué la croix de guerre avec étoile d’argent pour avoir fait preuve le 30 avril 1945, devant Gravelle, du plus grand sang-froid et du plus bel esprit de sacrifice. Né à Saint-Berthevin-les Laval le 18 juin 1927, il vient habiter à Gorron à l’âge de 6 mois. En 1936, il est recensé rue du Pré avec sa mère, Léa Péan, femme de ménage et son frère Roland. De retour de la guerre, il travaille dans une usine de chaussures (Fauchard, rue des Sarrazins).
Conseil de révision. Les jeunes gens des classes 1945 et 1946 (né en 1925 et 1926) ont passé le conseil de révision (pour vérifier s’ils peuvent faire leur service militaire), à la mairie. « Malgré le temps pluvieux et froid, des jeunes gens sillonnaient les rues, chantonnant en groupes les airs du jour tandis que d’autres assiégeaient les photographes ou les cafés de Gorron. »
François Racineux, musicien dans la fanfare Saint-Martin depuis sa formation.
Les activités musicales ont débuté dès 1910 dans le cadre de la Jeanne d’Arc.
François Racineux était cirier, rue du Bignon. En 1923, son fils Louis a repris son activité de cirier. Un article du blog du 24 février 2019, revient sur cette famille.
1924
Récit de l’apparition de Pontmain (datant de la semaine même de l’apparition)
Une lettre de Sœur Théotine, Supérieure, retrouvée par un élève du Grand Séminaire de Rennes, dans des papiers familiaux, est transmise par la Supérieure des Religieuses de la communauté de Pontmain aux Religieuses de la Celle-en-Luitré. Cette lettre raconte en détail l’apparition de la Vierge à Pontmain à quatre enfants, le 17 janvier 1871. La lettre est reproduite dans son intégralité dans le bulletin. Cette lettre, par une étude critique, aurait été identifiée comme ayant été écrite la semaine de l’apparition.
Grand bal de nuit avec orchestre dans la salle des fêtes de la mairie, avec radio-crochet, concours de chants, concours de valse… A la sortie de la guerre, les Français retrouvent les loisirs interdits pendant l’occupation.
08 décembre 1945
La chronique féminine Gorronnaise. Un article qui se voulait humoristique sur le droit de vote des femmes : vous avez déjà eu le malheur d’être électrices… et les renversements qui pourraient en suivre : jusque-là la femme devait obéir à son mari (…) pour une cigarette, le mari fera les caprices de sa femme, il essuiera la vaisselle et nettoiera le parquet. Pour un mégot, il repassera le linge…
Humour légèrement machiste…
11 décembre 1945
Suite de la bicyclette emballée. Ouest-France semble apprécier le fait divers. Il publie un nouvel article pour nous apprendre que l’individu à l’origine du marché noir échangeait du tissu contre du beurre dans un trafic concernant au moins sept cultivateurs.
Arrivée d’un nouveau vicaire (l’abbé Giret) qui assurera la classe à l’école Saint-Michel (garçons). L’abbé Foulon devra quitter Gorron pour rejoindre Ernée.
Décès accidentel d’un ouvrier, blessures pour deux autres. « de sérieux avertissements que de temps à autre Dieu nous donne à tous. (…) La science a parfois multiplié les causes de la mort. »
Dieu serait-il contre le développement de la science selon l’abbé Chaudet ?
Le chanoine Herpin, originaire de Gorron (dont nous avons déjà parlé sur le blog), était aussi poète. Il fit l’éloge funèbre du vieux bourdon. En voici quelques vers
Honneur au glorieux blessé !
Saluons en lui le passé,
Un passé d’amour, un passé de gloire,
Un passé qui fit gagner la victoire,
Un passé qu’aima tout le vieux Gorron
Et Notre-Dame du Bignon.
Plus prosaïquement, le bourdon prit la route de Villedieu. Sans doute pour y être fondu. Villedieu les poêles est reconnu pour sa fonderie de cloches, notamment.
La décision est prise d’élargir l’associations aux anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale. Le compte-rendu nous permet de retrouver les membres dirigeants de cette association.
Président : M. Victor Bailleul ; vice-présidents : M. Lemonnier et Durand ; secrétaires M. Puel et Boulay.
Pour l’extension : vice-président, M. Lemay ; trésorier adjoint M. Garnier.
Le recensement de 1936 nous permet d’apporter des compléments :
Victor Bailleul, boucher, rue de Bretagne ; Michel Lemonnier (vraisemblablement), peintre, rue Corbeau-Paris ; Henri Durand, meunier, rue du Maine ; M. Lemay, vétérinaire, rue de Normandie ; M. Jean Garnier, notaire, rue de Bretagne.
5 décembre 1945
Les Anciens Combattants (suite)
Ils écrivent aux députés de la Mayenne pour demander une revalorisation de leurs pensions auxquelles soit attribué un taux digne d’eux.
Charles Douillet, Emile Pavis sont recensés dans les sépultures du mois, morts pour la France. Nous retrouvons bien un Charles douillet dans le document établi par nos soins sur les Gorronnais morts pendant la Première Guerre mondiale.
DOUILLET Charles
Né à Gorron le 12 novembre (décembre ?) 1888. Mort le 10 mars 1915 ; il avait 26 ans.
Incorporé au 124ème Régiment d’Infanterie, il est mort des « suites de blessures de guerre » à l’hôpital de Vichy (Allier).
En 1906, il vit avec son père Basile DOUILLET, patron maçon, sa mère Marie LEPAGE, ses frères Léon, Constant et Eugène, rue Jean-Jacques Garnier. Il est maçon, employé chez son père.
PAVIS Emile
Né à Gorron le 18 mars 1890. Mort le 09 août 1916 ; il avait 26 ans (marié à Constance Chantepie).
Incorporé au 18ème Escadron du Train, il est mort dans un « accident en service commandé » à l’hôpital de Clermont Ferrand.
En 1906, il vit avec son père Louis PAVIS, marchand de veaux, sa mère Aimée ROGER, ses frères Louis et Eugène et sa sœur Elise à la Roche. Il est lui-même ferblantier, employé Robert
Le décalage entre la date de la mort et celle de la sépulture s’explique par la possibilité (à partir de 1920) pour les familles de demander la restitution des corps inhumés provisoirement dans des cimetières militaires.
Encore le marché noir… les contrevenantes ont de l’imagination. Elles transportent leurs victuailles (20 kg de lard et 9 kilogrammes de beurre) dans un landau. Il fait nuit, il fait froid, ce qui attire l’attention des gendarmes.
Nos sapeurs-pompiers à l’honneur. A l’occasion de la Sainte Barbe (patronne des pompiers), des médailles sont distribuées en fonction des années de service. Cela nous permet de dresser la liste des pompiers gorronnais en 1945. Le recensement de 1936 va nous permettre de compléter cette liste
Capitaine : Louis Leblanc (buraliste, rue Corbeau-Paris).
Sergent major : Albert Leblanc (maçon, rue de Bretagne).
Sergent : Armand Bourdon (sabotier, rue Jean-Jacques Garnier) ; Marcel Bague (mécanicien, rue Jean-Jacques Garnier).
Adjudant : Basile Douillet (maçon, rue Jean-Jacques Garnier).
Caporaux : Louis Bodin (scieur de bois, rue du Maine) ; Louis Tuloup ( ?) ; Henri Chéenne (forgeron, rue Jean-Jacques Garnier).
Sapeurs : Jean Chéenne (journalier, rue du Pré) ; Auguste Courteille (ouvrier en chaussures, rue Jean-Jacques Garnier).
Trois pages sur le changement du vieux bourdon : un événement fêté d’une manière particulière à Gorron. Nous l’avons déjà plusieurs fois évoqué sur le blog mais pas d’une manière aussi détaillée. Le rédacteur s’est laissé aller, personnalisant la cloche et versant dans le lyrisme.
« Le vieux bourdon est mort ; sa majestueuse voix ; il reçut sa blessure mortelle (en annonçant la Première Guerre mondiale) ; il est descendu de son imposant ermitage, muet mais résigné ; avec les deux sœurs qui avaient partagé son existence ». Pour sa remplaçante on parle « de sa robe d’airain » « de l’installation dans son beffroi de l’héroïne du jour » ; « les trois cloches chantaient un angélus triomphal ».
Tout un cérémonial religieux scandait la cérémonie et des divertissements plus prosaïques accompagnèrent la ferveur de la foule : un repas dans la salle Saint Elisabeth, une distribution de dragées, « un embrasement de la tour et du clocher de feux de bengale multicolores ».
Dans l’article, on parle même des chercheurs de l’avenir qui pourront se faire l’histoire de cette journée. Je me suis senti interpelé. Je vais donc, la semaine prochaine, évoquer les figures gorronnaises nommées dans le texte. Certaines sont déjà bien connues des visiteurs du blog.
La bicyclette emballée : course poursuite des gendarmeset arrestationd’une contrevenant pour vente illicite de beurre, défaut d’éclairage, délit de fuite, ouverture d’un commerce sans paiement de la taxe et de l’impôt direct… le marché noir n’est pas mort.
14 décembre 1945
Suppression de la carte de pain : les restrictions sur le pain sont levées mais le transport de la farine et du blé est encore soumis à autorisation.
Bal de la jeunesse : organisé par l’œuvre du vestiaire des écoles publiques dans la salle des fêtes de la mairie ; un concours de valse et un radio-crochet était aussi organisés.
Le couple Allain (vraisemblablement Lucien et Vitaline), ouvriers en chaussures, remporte le concours de valse suivi du couple Gobil (famille habitant rue du pré déjà évoquée sur le blog) – Lemeunier (vraisemblablement Denise Lemeunier, coiffeuse, rue de la Houssaie).
Formation prémilitaire : elle aura lieu tous les jeudis pour les classes 45 et 46.
Décès de Louis Quercelin, dévoué au service de Dieu, ayant pris une part active à la préparation de la Fête-Dieu.
Il s’agit vraisemblablement de Louis Quercelin, recensé comme propriétaire au Verger avec son épouse Emilie Liger et leurs filles : Madeleine et Blanche, en 1921. En 1906, il était recensé comme cultivateur au Verger.
Fête du Secours Mutuel : qui regroupe les agriculteurs, commerçants et ouvriers de Gorron. La bannière ci-contre précise que cette société existe depuis 1884. A l’époque, deux sociétés concurrentes se partageaient l’aide sociale : l’une plus proche de l’Eglise, l’autre plutôt laïque.
Sur le blog, nous avons déjà évoqué cette rivalité :
« On retrouve cette rivalité au niveau même des sociétés de Secours Mutuels. Alors qu’il existait une Société Générale de secours mutuels de Gorron (fondée en 1872), le duc d’Abrantès fonda sa propre société en 1884 pour des motifs politiques : la Société des agriculteurs, commerçants et ouvriers de Gorron. »
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Principalement axé sur l'histoire locale (ville de Gorron), ce blog permettra de suivre régulièrement l'avancée des travaux réalisés autour de ce thème.
Vous trouverez dans ce blog trois thèmes liés à l'histoire de la ville de Gorron. Les différents articles seront renouvelés régulièrement. Ceux qui auront été retirés sont disponibles par
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