Les marchands sont les plus représentés dans cette liste avec : marchand de vin, marchand d’engrais, marchand de lin, marchand de tissus (2), marchand d’eau de vie (2), eau de vie en gros, marchand de mercerie.
Les propriétaires sont au nombre de trois. Dans cette seconde moitié du 19e siècle, le nombre de familles vivant de rentes liées à des propriétés (immeubles, fermes…) sont encore présents.
Si des juristes sont toujours présents (notaire, juge de paix), eux aussi ont perdu de l’influence dans le domaine financier.
Par contre les artisans/commerçants émergent et dominent : aubergistes (3), bouchers (2), meunier, boulanger, horloger, peintre.
Nous comparerons, la semaine prochaine, la constitution de la liste des élus avec cette listes de contribuables
Copie d’un acte d’inhumation/naissance (réalisée par Mme Millet) rédigé par le vicaire Leteinturier de Gorron, le 3 octobre 1786.
C’est Marie Galopin, femme de Pierre Nourry, sage-femme accoucheuse, qui vient déclarer la naissance et le décès de jumelles, nées à cinq mois. Cinq personnes présentes lors de l’accouchement ont attesté que les deux filles (surtout la première) était vivante à la naissance. Elles ont été baptisées, pour la première par François Meslin, tisserand et la seconde par René Meslet, journalier. La mère est une veuve qui doit se marier avec un garçon maçon qui reconnait être le père des fillettes. Les bans étant publiés depuis le 24 septembre.
On peut noter dans cet acte : que les prématurées sont enregistrées comme anonymes suivi du nom de la mère ; que des personnes quelconques peuvent baptiser les bébés ; mais que ce sont les hommes présents et non leurs femmes qui ont pratiqué le baptême.
Les décès à la naissance étant nombreux, la sage-femme était autorisée à ondoyer l’enfant en péril de mort. Si l’enfant ne décédait pas, il était ensuite baptisé à l’église. Il est étonnant que dans l’acte ci-dessus la sage-femme n’ait pas baptisé les filles.
Le 20 septembre 1792, une loi est adoptée permettant aux deux conjoints de se séparer. Une procédure simple sans motifs particuliers. On utilise souvent la formule « pour incompatibilité d’humeur ». La cause peut aussi être reconnue comme faute de la part d’un des conjoints (démence, violence, dérèglements des mœurs…).
Bien que la procédure s’accompagnât de restrictions, notamment pour les femmes (l’épouse doit attendre un an pour se remarier), un tribunal de famille essaie de réconcilier les époux, de nombreuses femmes demandèrent le divorce à cette époque.
Le code Napoléon revint sur cette loi. Seul le divorce par faute pouvait être envisagé. Lors de la restauration et du Second Empire il fut supprimé malgré les défenseurs du droit des femmes. La Troisième République promulguera plusieurs lois pour réglementer la procédure de divorce rétablie.
Le 3 février 1803 (an XI de la République), le maire de Gorron, Joseph Lefaux, a reçu Françoise G., femme d’Augustin B., autorisée à se pourvoir en divorce pour cause d’incompatibilité d’humeur par la tribunal de Mayenne. La femme s’est réfugiée chez son père où le mari a tenté de venir la chercher.
Augustin B., refusant le divorce, plusieurs tentatives de réconciliation ont eu lieu à la mairie de Gorron en présence des proches de chacun des membres du couple.
Un document sur les trente personnes les plus imposées de la commune et les membres du Conseil municipal va nous permettre de revenir sur cette année correspondant à une période faste sur le plan économique et démographique de la commune de Gorron.
A l’époque, c’est Auguste Le Marchant qui est maire de la commune. Il est recensé comme propriétaire. Il y a 2 856 habitants. La population la plus importante du siècle mais qui commence à décroître.
Les habitants les plus imposés participent à l’élaboration du montant des impositions locales extraordinaires pendant l’année 1881 avec les conseillers municipaux. Sur les trente imposés, six n’habitent pas la ville.
Il s’agit de Maurice Le Ray, duc d’Abrantès (Hercé) qui sera maire de Gorron de 1884 à 1896, M. Roullois, médecin (Mayenne), Stanislas Chardron, marchand de vin (Sillé-le-Guillaume), Adam Deschamps Dumery, propriétaire (Saint-Denis-de-Gastine), M. Delomortie Chamigny, propriétaire (Saint-Loup-du-Gast), Camille Péan, inspecteur de l’enregistrement (Laval.
Toutes ces personnes sont donc propriétaires de biens à Gorron. Ils sont classés en fonction du montant de leurs impositions locales.
Bulletin paroissial : L’Echo de N.D. du Bignon (novembre 1919).
Le 124e Régiment d’infanterie pendant la guerre.
Casernement à Laval. Ce régiment a concerné pas mal de Mayennais. Grâce à l’article du bulletin, on peut retracer son parcours pendant la Première Guerre mondiale.
Il commença sa campagne en Belgique. Le 22 août, des combats meurtriers ont eu lieu près de Virton. Le régiment est en partie décimé.
Reconstitué aux environ de Paris, il participa ensuite à la bataille de la Marne. Là encore, les pertes furent importantes.
Les attaques de Perthes-les-Hurlus ne donnèrent guère de résultats si ce n’est de nombreux morts encore. Même chose pendant la grande offensive de Champagne.
On le retrouve dans la fameuse bataille de Verdun. Ensuite, il restera en Champagne jusqu’à la fin de la guerre. Certains de ses soldats furent sacrifiés, en première ligne, lors de l’offensive allemande du 15 juillet 1918.
Dans le livret sur les Gorronnais morts pendant la guerre 1914-1918, nous retrouvons le nom des lieux cités dans ce résumé.
Cimetière américain : « Memorial Day » au cimetière américain de Gorron.
Nous avons plusieurs fois parlé sur le blog de ce cimetière militaire. Un article de journal datant du 31 mai 1946 retrace la cérémonie d’hommage organisée la veille. Parmi les officiels, Lucien Dollé, maire de Gorron. Il termine son intervention avec les paroles suivantes : « Nous avons le grand honneur d’avoir chez nous, presque au milieu de nous, un cimetière où repose près d’un millier de héros, et nous pouvons assurer nos amis américains que ce lieu sera toujours pour les habitants de notre région, celui d’un pèlerinage qu’ils accompliront avec reconnaissance ».
Sur la photo ci-contre, nous voyons des élèves de l’école publique de garçons de Gorron, avec leur maîtresse Mme Delière, planter un drapeau américain devant les croix marquant l’emplacement des sépultures des soldats tombés après le débarquement. Parmi ceux-ci, le garçon blond que l’on voit de face est vraisemblablement René Caillebotte, bien connu par la suite comme goal de l’équipe de de football.
Bulletin paroissial : L’Echo de N.D. du Bignon (novembre 1919).
Dans la rubrique « Choses et Autres », l’annonce de la parution d’un ouvrage historique très important pour le blog et mes recherches en général : « La Chatellenie et la Paroisse de Gorron depuis les origines jusqu’à 1789 » de Gabriel Boullard. Ouvrage très documenté et très intéressant : je confirme. Il fait revivre le passé de notre ville, de sa campagne, de ses coutumes…
Dans « les annonces du mois », on relève : un service solennel pour les enfants de Gorron morts à la guerre ou des suites de la guerre ; la fanfare Saint Martin jouera à la grand’messe en l’honneur de sainte Cécile ; à la salle du patronage, concert et séance de projections avec audition de gramophone ; banquet à la salle Sainte Thérèse.
Il est beaucoup question des Gorronnais morts pendant la Première Guerre mondiale dans ce numéro. Un article, dont nous parlerons la semaine prochaine, du 124e RI, dont la campagne est résumée…
Les Américains avaient décidé de construire un terrain d’aviation le long de la route de Gorron à Couesmes, un peu avant les deux cimetières américain et allemand. Très rapidement, une piste d’atterrissage de 1100 mètres de long et 36 mètre de large est tracée (le 12 août 1944).
Ce n’était pas le premier terrain de cette nature que les Alliés réalisaient au cours de leur avancée après le Débarquement. En 13 jours, le terrain devait être terminé avec toutes ses installations annexes.
Malgré le déploiement des machines et l’importance des travaux, ceux-ci furent arrêtés le 27 août 1944. Seule la piste centrale fut finalisée. Elle devait servir de terrain de secours. Elle ne servit en réalité qu’une fois pour l’atterrissage d’un avion en panne d’essence.
Le 4 novembre 1944, la piste fut définitivement désaffectée. Et ce sont des prisonniers allemands qui remirent le terrain en état en 1945.
Ces quelques notes sont tirées de l’ouvrage de Maxime Poirier dont les témoignages font vivre la mémoire de cette époque troublée. C’est grâce à ces écrits que les souvenirs peuvent être perpétués. Merci à lui.
« Entre Nous » (bulletin paroissial) : décembre 1948.
En attendant notre Mission de 1949…
Le curé Piard, revient sur une Mission donnée en l’église de Gorron en mars 1877. Dans cet article nous relevons quelques données historiques.
L’église Saint-Martin a été bénite le 25 octobre 1874. Elle est consacrée le 12 juillet 1877 par l’Evêque de Laval Le Hardy du Marais. On parlait alors de nouvelle basilique, la plus belle du diocèse.
A cette époque, le curé de Gorron était le chanoine Julien-Alexandre Lelasseux (décédé le 11 août 1883 à 79 ans). Les vicaires : Le Goué et Bry.
Un millier de personnes (sur 2700 habitants) ont communié le jour de la Mission.
Une procession se rendit près d’un calvaire qu’on appelait alors la croix des épidémies. Cette croix en bois était située à la sortie du champ de Foire sur le bord de la route d’Ambrières, à la hauteur de la maison de Monsieur Doux, horticulteur, de l’autre côté de la route. Elle avait été érigée après l’épidémie de variole de 1870/1871. Elle fut déplacée dix ans plus tard de l’autre côté de la rue, contre la maison Doux. En 1918 la croix en bois fut remplacée par un croix en pierre toujours en place actuellement.
Nous avons souvent parlé de Michel Béchet et de sa famille dans le blog. Il est décédé à 96 ans. Il a fourni plusieurs documents alimentant les rubriques. Il aimait parler de ses souvenirs Gorronnais. Des souvenirs qui , comme tous les souvenirs, peuvent parfois être réinterprétés avec le temps. Le travail de l’historien, même amateur, est de resituer ces souvenirs dans les différents témoignages. C’est ainsi que nous avons pu écrire sur le blog : « En 1969/1970, à l’initiative de Michel Béchet, une zone artisanale est créée route d’Ambrières ». La réalité est plus nuancée. D’autres artisans qui s’installeront sur la zones furent à cette initiative. Il en parle d’ailleurs dans un autre article : « En 1969/1970, Michel Béchet et trois autres artisans gorronnais créent une zone artisanale route d’Ambrières ».
Ceci étant dit, nous remercions le disparu qui a toujours été disponible quand nous l’avons sollicité. Le curriculum vitae qu’il nous avait donné illustre une vie bien remplie avec une impressionnante liste des fonctions occupées et des distinctions professionnelles et honorifiques.
Ci-contre, Michel Béchet avec la mandoline fabriquée par son père, menuisier, place de la Houssaye.
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Principalement axé sur l'histoire locale (ville de Gorron), ce blog permettra de suivre régulièrement l'avancée des travaux réalisés autour de ce thème.
Vous trouverez dans ce blog trois thèmes liés à l'histoire de la ville de Gorron. Les différents articles seront renouvelés régulièrement. Ceux qui auront été retirés sont disponibles par
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