Le blog de jouvinjc

Famille Bouillon (complément)

Dans le dernier article sur la famille Bouillon, nous signalions avoir perdu la trace de la famille d’Albert Derrien et de Marie-Louise Bouillon (ainsi que de Louise Gillard) et nous faisions appel à Françoise pour connaître le parcours de cette famille en dehors de Gorron.

Non seulement, nous avons eu ces renseignements mais ils étaient accompagnés de photos que nous allons regarder ensemble.

« Quelques infos sur la suite: Albert Derrien et Marie Louise Bouillon quittent Gorron après la naissance de leur premier enfant, Albert Marie.
On les retrouve en 1891 au village des Monts, sur la commune de Vaudry, près de Vire (Calvados). Ils sont recensés avec deux enfants et Louise Gillard est recensée à leur foyer. Albert est toujours tailleur de pierre et Marie Louise est couturière. »

Ci-dessus, le couple Albert Derrien et Marie-Louise Bouillon. Ci-contre, leur tombe.
 

La maison de la Garenne à Bougival

Quand nous sommes retournés, avec Alain à l’ancienne maison de Jean-Jacques Garnier (La Garenne à Bougival), l’actuel propriétaire, qui l’a rachetée à l’orphelinat des Arts, nous a informés qu’un « chercheur » comme nous, s’est intéressé à la cantatrice Lucy Arbell (très proche du compositeur Massenet). Il a évoqué la possibilité d’organiser un colloque sur l’histoire de la maison auquel nous pourrions être conviés.

Ainsi, la boucle serait bouclée. De Jean-Jacques Garnier, le premier propriétaire à M. Albert (celui qui nous a reçus très cordialement), en passant par les cantatrices Pauline Viardot (sœur de la Malibran) et Lucy Arbell. Nous pourrons alors évoquer notre fontaine Wallace gorronnaise, autre élément reliant des personnages et des époques a priori sans rapport.

Des coïncidences qui font le charme de ce type de recherches dans le passé.

Petit retour en arrière…

Pour ceux qui connaissent nos travaux et qui suivent le blog, la maison de Jean-Jacques Garnier à Bougival est plutôt familière. Quand, avec Alain, nous sommes allés visiter cette maison, nous ne nous doutions pas qu’elle pouvait avoir un rapport avec la fontaine Wallace installée place de la mairie.

Une première surprise fut de savoir que Pauline Viardot, une cantatrice célèbre bien connue d’Alain, avait habité cette maison (dans les années 1870) et que son ami Tourgueniev avait fait construire près d’elle un pavillon. La seconde concernait aussi une cantatrice, Lucy Arbelle. C’est elle qui fut la dernière propriétaire de la maison. A sa mort, elle la légua à l’orphelinat des Arts, oeuvre de charité à laquelle elle se consacra.

Cette Lucy Arbell, née de père inconnu, est reconnue par Edmond-Richard Wallace, rentier, fils de Richard Wallace, concepteur des fameuses fontaines.

Melle Augustine Leconte

C’est par testament, en 1909, que Melle Leconte a fait don de la fontaine Wallace à la ville de Gorrron. Elle a aussi légué à l’hospice une ferme de 14 ha, la Grélinière à Saint-Denis de Gastines.

Cette célibataire, est née en 1826 à Gorron. Elle est la fille de César Leconte, cafetier, et d’Anne Péan mariés à Gorron le 20/06/1825. César Auguste Leconte était alors recensé comme propriétaire, né à Gorron de Charles Le Conte (propriétaire) et de Françoise Perrine Lhuissier. Anne Françoise Péan est née aussi à Gorron, fille de Louis Péan, propriétaire et gendarme à Ernée, et de Madeleine Dufour. La famille habitait alors Place au Blé. Un des secteurs correspondant à la place de la mairie et à la Grande Rue actuelle.

La famille Leconte est donc une vieille famille gorronnaise que nous retrouverons certainement dans notre étude sur la population gorronnaise. En 1906, Augustine habite Grande Rue. C’était déjà son adresse quand elle habitait à Gorron avec ses parents et son frère, César Eugène, en 1861.

Le modèle gorronnais

Le modèle qui se trouve sur la place de la mairie est un modèle à colonnettes qui remplacent les cariatides de l’original. Moins grande, moins chère, elle est fabriquée par la fonderie Chappée. Il n’en aurait été fabriqué qu’une trentaine d’exemplaires. Nous retrouvons bien la marque Chappée sur la fontaine de Gorron.

La peinture verte qui a été choisie pour repeindre la fontaine ne correspond pas au vert profond des fontaines d’origine. Par contre, la forme correspond bien à celle décrite : le chapiteau n’est pas aussi pointu, la partie inférieure est plus incurvée, les quatre faces sont identiques. Nous ne retrouvons pas la fontaine de Gorron sur la liste des fontaines Wallace donnée par Wikipédia. Pas plus d’ailleurs que celle qui se trouve place Juhel, près de l’entrée du château, à Mayenne.

Rappelons que cette fontaine, alimentée électriquement, a été installée en 1911, grâce au legs de Melle Lecomte. Armand Chappée qui a acheté les forges de Port-Brillet en 1882 fonde la société Chappée avec son fils Louis. Cette société fabrique, entre autres, du mobilier urbain comme la fontaine Wallace simplifiée.