30 juin 2013
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L’ancien collège d’Ernée…
Les salles d’étude (1)
C’est à cet
endroit, aussi que se trouvait l’entrée d’une des principales études. Une carte postale ancienne récupérée sur Internet, de l’école primaire supérieure, montre que peu de choses avaient changé
dans les années cinquante. Je me souviens de certaines tables noires, patinées, gravées, et des casiers longeant les murs qui devaient « être d’époque ». L’agencement des rangées, le
nombre d’élèves n’étaient sans doute pas le même mais ceux de 1894 et ceux de 1958 devaient certainement avoir en commun ce sentiment ambivalent : multitude et isolement ; amusement et
profond ennui…
Pour les élèves internes, l’étude occupait les moments les plus délicats. Le matin, au réveil quand on regrette les grasses matinées
familiales. Le soir quand vos proches vous manquent… Et puis le travail, le silence, la menace des sanctions…
Heureusement les esprits sont imaginatifs. Chacun a sans doute une série d’anecdotes, de situations déclenchant les rires, de chahut
mémorables… Pour ma part, je n’en retiendrai qu’une seule. Le Surveillant Général, qui avait pris ses fonctions au début des années 1960, était un instituteur chargé de remettre un peu d’ordre
dans un établissement qui en avait bien besoin. Sa structure particulière (du classique au technique) servait souvent de recours aux élèves renvoyés d’établissement plus traditionnels (notamment
du département limitrophe de l’Ille et Vilaine).
La suite la semaine prochaine…
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23 juin 2013
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Correspondance pendant la Seconde Guerre mondiale…
L’auteure des lettres s’appelle Renée. Elle est employée chez un couple qui est beaucoup pris dans [leurs] affaires. Elle écrit
à sa tante et son oncle qui continuent à envoyer des victuailles dont les patrons de Renée peuvent aussi bénéficier.
Elle a un enfant, Gilbert qu’elle veut éloigner de la capitale qui subit les effets de la guerre.
« Le 18.4.42. »
« Enfin mon petit Gilbert restera à la Heïquinière jusqu’au mois d’août quand j’aurais mes vacances je réussirai
peut-être à le mettre quelque part car Paris n’est pas sûr tant qu’il y a la guerre ce mois-ci on a eu moins d’alerte mais ça ne va pas durer vivement que cela finisse ce n’est plus de vie tout
ça c’est des drôles d’oiseaux. »
« Je termine pour ce soir il se fait déjà tard je pense que dans 3
mois j’irai vous voir à moins qu’il y ait du changement. »
La situation de la France occupée en avril 1942. Des Français résistent à l’occupation allemande. Il y a des attentats contre les
soldats et les officiers allemands. La police allemande (Gestapo) arrête et torture. On exécute des otages.
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23 juin 2013
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16:02
Au rythme de la cloche
Cette alerte
avait été donnée par la fameuse cloche, fixée sur le bâtiment central, au-dessus du préau droit. Pour qui a passé des années au collège, le son de cette cloche doit résonner encore à ses
oreilles. Elle rythmait la vie des élèves et plus particulièrement des internes. Je suppose que les habitations voisines de l’établissement « bénéficiaient » aussi de ces appels.
Entrées et
sorties des cours, des études, fin des récréations, regroupement pour le réfectoire… Etre désigné pour « tirer » la cloche pouvait être un honneur, disons un plaisir qui rompait un peu
la monotonie de journées parfois bien longues. C’est au son de cette cloche que nous allons poursuivre notre visite.
La chaîne,
après avoir traversé le préau, aboutissait dans l’angle gauche de celui-ci. Il y avait souvent, à cet endroit, une grappe d’élèves, agglutinés, se réchauffant contre le mur du bureau du
Surveillant Général, les soirs d’hiver. C’est vraisemblablement contre ce mur que se situait le poêle à bois destiné au confort de l’administration. De ces fameux poêles sur lesquels je
reviendrai : brûlants pour ceux qui en étaient proches, poussifs pour les plus éloignés.
La cloche, lors de notre dernière visite, avait disparu. Seul en restait le support en haut du mur. Dans mes souvenirs, il n’y avait
pas de porte communiquant avec le bureau du Surveillant Général mais une fenêtre qui nous permettait de voir un peu ce qui pouvait se dérouler dans ce lieu parfois angoissant. Nous pouvions, par
exemple, distraire l’élève débout devant le bureau, tancé par l’autorité, et ayant du mal à garder son sérieux. C’est là aussi que nous pouvions découvrir ou malheureusement redécouvrir, pour
certains, les surveillants qui se présentaient avant de prendre leur fonction.
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15 juin 2013
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Correspondance pendant la Seconde Guerre mondiale…
Nous avons vu, jusqu’à présent, que la vie parisienne était difficile au niveau nourriture, chauffage, bombardements. Cette semaine
viennent s’ajouter des problèmes de garde d’enfant.
« Paris le 21.3.42 »
« Hier j’ai bien reçu votre lettre datant du 18 et le 18 celle du 17 (…) ordinairement, les colis mettent 3 jours»
Malgré l’occupation, les actes de guerre… on voit que la Poste continue à fonctionner correctement.
« En ce moment, je n’ai pas de chance je suis embêtée pour mon petit Gilbert je m’occupe de la mettre quelque
part c’est bien difficile en ce moment j’espère bien trouver quand même. »
Nous retrouverons les difficultés de garde de l’enfant dans la suite de la correspondance.
« Je vous remercie pour les tickets de pain ça me rend grand service mais faudrait pas vous en priver pour
moi ».
Le rationnement est draconien. Chaque personne a droit à une certaine quantité de nourriture en fonction de l’âge, de la
profession…
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15 juin 2013
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Les méritants et les autres…
Non, ce n’est pas M. Debon (quoique pour la taille…) mais l’auteur de ces
lignes photographié par Alain lors de notre dernière intrusion en 1996 alors que le collège/lycée allait disparaître très rapidement.
Derrière la
grande porte de bois, sur la droite, les bureaux de la direction. A l’avant, celui du Surveillant Général sur lequel je reviendrai. A l’arrière celui du Principal. C’est dans ce bureau qu’étaient
distribuées les « hautes » récompenses aux élèves méritants.
Il existait
alors un « tableau d’honneur mensuel » et des « félicitations trimestrielles ». Ce sont ces dernières qui étaient solennellement délivrées dans le bureau du
Principal. Certains pouvaient être fiers d’avoir obtenu ces distinctions. Ils déchantaient un peu, à la sortie, sur les marches désormais envahies par les herbes. Une haie d’honneur pouvait les
attendre et les ramener sur terre grâce à quelques quolibets rappelant que le « bon élève » on dirait « l’intello » actuellement, n’était que le « chouchou » servile
de l’autorité.
Derrière cette porte, dans le hall, une grande armoire renfermait
le stock de friandises vendues au bénéfice de la coopérative scolaire. Comment pouvions-nous nous gaver de chocolats et autres bonbons à l’étude de
fin d’après-midi, juste avant le dîner ? Mystère.
Près de cette armoire, l’escalier menant aux appartements du Principal. On disait qu’un
élève un peu particulier montait parfois la nuit dans ces appartements pour regarder dormir Monsieur le Principal et Madame. Le même élève aurait réalisé d’autres exploits. Celui par exemple de
cambrioler, toujours la nuit, un magasin d’électroménager de la ville. Et d’être fièrement rentré dans son dortoir en faisant fonctionner les transistors volés. Il aurait aussi cambriolé la
recette de la vente des friandises de la coopérative scolaire. C’est cette « vilenie » qui causa sa perte après une enquête menée dans le collège par des policiers accompagnés de
chiens… L’année suivante, le même, qui ne fréquentait plus l’établissement avait menacé, une nuit, de mettre le feu au collège, ou de le faire sauter, je ne sais plus, déclenchant une alerte
bienvenue qui permit aux élèves de quitter momentanément les dortoirs.
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