Note de lecture
« La maison » (Emma Becker)
Dérangeant pour un prix de France Culture/Télérama. L’auteure a passé deux ans dans une maison close berlinoise. Qu’elle pratique la prostitution pour être au plus près de son sujet, c’est son problème. Mais qu’elle utilise cette information pour promouvoir son livre, je trouve cela plus discutable. Qu’elle ait choisi ensuite le roman plutôt que l’essai ou le récit rajoute encore au côté dérangeant.
La construction et le style de l’ouvrage m’ont aussi dérangé. Une succession de situations, une alternance d’humeur, de détachement et de scènes limite pornographiques. L’analyse de la misère des hommes, de leurs côtés parfois pathétiques, mais celle aussi de prostituées pour le moins ambivalentes capables de pratiquer le sexe froidement, professionnellement et, en même temps, de se précipiter sur le client qui fait jouir. Les mystères de la sexualité féminine, peut-être. Mais l’ambivalence de l’auteure elle-même qui me renvoie au début de mon propos.