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19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 11:38

« Près de Colette » (Maurice Goudeket)

L’auteur est le dernier compagnon de l’écrivaine qui est resté près d’elle jusqu’à la fin de sa vie. Il a su faire revivre le personnage tel qu’il peut paraître à travers son œuvre et ses biographies. Avec, en plus, des moments d’intimité touchants pour les admirateurs de Colette.

Mais, au-delà de ce témoignage, le texte lui-même n’est pas toujours à la hauteur de la tâche entreprise. Il est parfois difficile de définir le talent, voire le génie littéraire. Souvent, le lecteur le sent mais ne peut l’expliquer. Mais la façon d’écrire de Goudeket, un peu précieuse, laisse trop paraître l’artifice, la recherche d’une belle langue. Ce qu’on ne sent jamais chez Colette. Comme l’auteur la cite souvent, le contraste est d’autant plus saisissant.

De la même façon, le souci trop évident de présenter une Colette conforme à son personnage (simple mais en réalité géniale, superficielle mais en réalité profonde, égoïste mais en réalité très près des autres…) nuit au récit et à la crédibilité du témoignage. C’est le cas par exemple du rapport de Colette à sa fille un peu trop idéalisé.

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12 janvier 2014 7 12 /01 /janvier /2014 10:22
Note de lecture… par JC

« Michel Onfray, une imposture intellectuelle » (Michaël Paraire).

L’auteur conteste les analyses d’Onfray et parle de contresens (sur Spinoza, Camus, l’anarchisme…). Il lui reproche sa démarche consistant à faire des classements schématiques, binaires, opposant les penseurs les uns aux autres, sans réel fondement. Il critique la posture libertaire d’Onfray nuisible à l’action et à la réflexion « suranachiste » dont Paraire se réclame.

En réalité les deux auteurs ont des démarches communes : le besoin de nombreuses références philosophiques, celui d’utiliser un vocabulaire parfois pédant, et surtout, une forte tendance à la répétition.

Il n’est pas étonnant qu’Onfray refuse de dialoguer avec Paraire. Ils se ressemblent trop : deux procureurs, sans véritables nuances, à l’égo surdimensionné. Une différence tout de même : Onfray a un talent d’écriture que l’autre n’a pas.

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 11:53
Note de lecture...

Note de lecture par JC…

« La méthode Schopenhauer » (Irvin Yalom)

Après avoir été déçu par « Mensonges sur le divan », j’ai retrouvé avec plaisir l’auteur de « Et Nietzche a pleuré ». Le lecteur est plongé dans une thérapie de groupe animée par un psychiatre en fin de vie. Le thérapeute introduit dans ce groupe un ancien patient qu’il n’a pu aider en thérapie individuelle.

L’analyse des relations au sein du groupe, de leur évolution, est passionnante. Elle s’inscrit dans les histoires individuelles et, en particulier, dans celle du nouveau membre du groupe. Celui-ci est philosophe de formation, fasciné par Schopenhauer, qui, dit-il, l’a aidé plus qu’une thérapie classique.

L’auteur, par l’intermédiaire de ce personnage, approche le philosophe, sa biographie, son œuvre, son système de pensée. On a alors un mélange de psychologie, de philosophie, dans une véritable oeuvre littéraire, une fiction qui tient le lecteur en haleine. C’est tout l’art d’Irvin Yalom. Un écrivain original à l’œuvre passionnante.

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24 novembre 2013 7 24 /11 /novembre /2013 11:56
Note de lecture par JC…

« Le quatrième mur » (Sorj Chalandon)

J’ai découvert cet auteur grâce à son roman « Une promesse ». Le thème, l’écriture (malgré quelques coquetteries dérangeantes), et surtout cette aptitude à déclencher chez moi, lecteur, une belle émotion, m’ont très vite séduit. J’ai lu ensuite tous ses romans.

Le dernier tenait ses promesses (si je puis dire) dans la première partie. Le contexte (militantisme de gauche dans les années 1970), le héros, l’émotion toujours présente, tout y était… Et, en plus, l’idée de monter « Antigone » dans le Liban en guerre. Passionnant…

Et puis, il y a eu la guerre, le sang, l’horreur, le choc traumatique du héros… Et là, je n’ai plus retrouvé ce que j’aime tant chez cet auteur : le refus de rendre le texte « poisseux », « dégoulinant » tout en conservant l’émotion.

Les massacres, la violence qui fascine certains… Il fallait sans doute en passer par là. Mais je ne reconnaissais plus « mon » Sorj Chalandon. Même s’il s’agit de sang, je n’aime pas quand ça « poisse ».

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17 novembre 2013 7 17 /11 /novembre /2013 11:38
Note de lecture… par JC.

« Belle du Seigneur » (Albert Cohen).

Je n’aurais pas la prétention de faire une critique pertinente de ce chef d’œuvre. Cela me permet, d’ailleurs, de préciser, à nouveau, que ces notes de lectures ne sont que des impressions personnelles et n’ont d’intérêt qu’à ce niveau…

Tout d’abord, j’ai mis du temps à me lancer dans cette lecture et j’ai eu raison. L’accès au roman n’est pas évident. Mais quand on y est entré, on ne le regrette pas. Au-delà de la passion destructrice entre Ariane et Solal, on rencontre de nombreux personnages décrits dans leurs milieux de manière savoureuse. L’humour est toujours présent. Le style, époustouflant.

Les différents narrateurs se succèdent. L’écriture change en fonction des points de vue. De la transcription d’un parler avec ses problèmes de prononciation, aux associations d’idées se bousculant dans la tête du narrateur de l’instant, le lecteur peut être dérouté. Mais, même sans ponctuation, le rythme, la musique des mots, la justesse des analyses du fonctionnement des personnages, m’ont enchanté et passionné tout au long de ce roman d’une richesse étonnante.

Je me suis alors dit que beaucoup d’auteurs actuels n’ont vraiment rien inventé et qu’à singer de tels écrivains, ils montrent leurs limites.

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10 novembre 2013 7 10 /11 /novembre /2013 12:05
De Jean-Jacques Garnier à Ernest Renan…

La fortune…

Si la famille Renan était loin d’être dans la misère, tout comme celle de Jean-Jacques Garnier, elle connut des moments difficiles, notamment après le décès du père. Pendant ses études, dans le cadre de l’Eglise, les problèmes matériels ne se posèrent pas pour Renan. Mais quand il quitte ce cadre, il est sans ressources. Il trouve alors une place de surveillant au collège Stanislas ce qui lui assure le gîte et le couvert. Il va ensuite emménager dans une petite chambre à la pension Clouzet, rue des Deux églises.

Pendant ses études supérieures qui le mèneront à l’agrégation de philosophie puis au doctorat es lettres, il est rémunéré pour ses activités de répétiteur, il donne des cours particuliers et, surtout, commence à se faire connaître en collaborant à des journaux, des revues... A partir de ce moment, il ne cessera de publier et occupera des fonctions de plus en plus prestigieuses (la Bibliothèque Nationale, l’Académie des inscriptions et belles lettres, le Collège de France…) qui lui assureront un train de vie de plus en plus important.

C’est surtout par ses publications qu’il devient célèbre, notamment la « Vie de Jésus ». Il fréquente alors des cercles réunissant les célébrités de l’époque. C’est d’ailleurs dans l’un d’eux, autour du peintre Ary Scheffer, qu’il rencontrera sa femme Cornélie, la nièce du peintre. Il deviendra, à son tour, une des gloires de l’époque.

Alors que nous avons vu Jean-Jacques Garnier terminer sa vie dans un modeste entresol mis à sa disposition par son bienfaiteur le marquis de Mesme, Renan louera un manoir en Bretagne (Rosmapamon, photo ci-contre), où il réunira autour de lui, de nombreux amis, comme au temps où il fréquentait la maison d’Ary Scheffer…

Fin de la série.

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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 10:40

Conscience politique...

Comme Jean-Jacques Garnier a connu la Révolution, Renan sera aussi confronté aux secousses populaires, notamment celles de 1848.

L’enjeu n’était pas le même pour les deux hommes. Le refus de soutenir la Révolution brisa la carrière de l’abbé. L’évolution politique de Renan fut progressive et ne nuit en rien à son œuvre.

Les deux hommes se différencient nettement dans leur rapport à l’Eglise : soutien de Garnier, critique et rupture de Renan. Mais ils se rejoignent dans une certaine fidélité à la tradition. Cette fidélité en fait des hommes modérés.

Si Renan peut être sensible aux inégalités sociales, bouleversé par la répression violente de l’insurrection populaire, il est aussi lucide sur les exagérations et les chimères du mouvement. Il refuse un retour au passé mais est prudent en ce qui concerne ce qui pourrait compromettre l’avenir.

Contrairement à Jean-Jacques Garnier, il tenta d’entrer dans une carrière politique mais ne réussit pas à se faire élire. Sa trajectoire l’amena à soutenir la République. Mais cette adhésion se fit progressivement comme un acte raisonnable et sincère. Il écrira : « Je suis bien un républicain du lendemain, ce qui n’empêche pas que je crois être un ami sincère de la République. »

Ce qui lie les deux hommes est certainement cette modération, cette sagesse, ce souci de la vérité… Et même si leurs choix politiques paraissent éloignés, n’oublions pas que cent ans les séparent.

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27 octobre 2013 7 27 /10 /octobre /2013 10:03
De Jean-Jacques Garnier à Ernest Renan…

Renan au Collège de France…

Nous avons vu le rôle fondamental de Jean-Jacques Garnier dans la réorganisation du Collège de France au XVIIIème siècle. Cent ans plus tard, Ernest Renan postulera pour devenir professeur dans l’établissement, poste prestigieux et bien rémunéré.

Nommé en 1862, quatre jours après sa leçon d’ouverture, les catholiques, qui le considèrent comme un hérétique, obtiennent la suspension de son cours. Le divorce avec l’Eglise s’accentuera avec la parution de La vie de Jésus. Renan, qui ne pourra enseigner au Collège de France, finira par être démis de ses fonctions en 1864.

Il lui faudra attendre 1870 pour retrouver sa chaire. Il deviendra ensuite, comme Jean-Jacques Garnier, administrateur du Collège de France en 1883. Il fut réélu à trois reprises dans ce poste qu’il considérait comme un grand honneur pour lui. Il y restera jusqu’à sa mort.

La fidélité à l’Eglise amena Jean-Jacques Garnier à quitter le Collège de France en 1790 (il refusa de signer la Constitution Civile). La critique de l’Eglise faillit empêcher Ernest Renan d’entrer au Collège de France. Les deux hommes avaient pourtant en commun la recherche honnête de la Vérité.

Ci-contre, le bureau de Renan au Collège de FRance.

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20 octobre 2013 7 20 /10 /octobre /2013 10:06

L’Académie des Inscriptions et belles lettres…

Comme Jean-Jacques Garnier, Ernest Renan entrera à l’Académie des Inscriptions et belles lettres (1860). Cette entrée aura été plus facile que pour l’abbé. En effet, Renan a été, par deux fois auparavant, lauréat du prix Volney, décerné par cette même académie (en 1847 et 1848).

Cette distinction ne l’empêchera pas de continuer à publier : publications qui auront un grand retentissement comme sa « Vie de jésus ». Sa notoriété lui permettra d’être sollicité pour remplir des missions officielles. Il obtiendra pour un temps un emploi à la bibliothèque Nationale, écrira dans différentes revues…

Le Collège de France…

Comme Jean-Jacques Garnier, il sera nommé professeur au Collège de France (1862). Mais si l’abbé, grâce à ses appuis de l’époque, y était entré facilement, Renan eut beaucoup plus de mal à s’y faire admettre. Sa rupture avec le monde ecclésiastique y étant pour beaucoup. En 1862, il est nommé professeur de langues hébraïque, chaldaïque et Syriaque mais son cours sera suspendu quatre jours plus tard après les protestations des catholiques…

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13 octobre 2013 7 13 /10 /octobre /2013 11:55

Rupture avec l’état d’ecclésiastique…

Bien qu’ayant finalement accepté de recevoir la tonsure et d’entrer ainsi dans l’état d’ecclésiastique en 1843, Ernest Renan sait déjà qu’il a cessé d’être croyant et qu’il quittera cet état.

Cette décision sera définitive en octobre 1845. Il avait déjà pu suivre des cours à l’Université de Paris tout en étant au séminaire dans lequel il donnait des cours d’hébreu aux débutants. Il quitte donc définitivement les études ecclésiastiques pour devenir étudiant à l’Université. Il sera facilement reçu bachelier, licencié es-lettres et enfin agrégé de philosophie en septembre 1848.

Pendant ses études, il occupera des fonctions de surveillant, répétiteur, maître d’études… autant d’activités qui lui permettront d’être logé nourri, rémunéré et d’accéder à l’indépendance par rapport à l’Eglise. Il se sentira alors autorisé à entreprendre des recherches et à publier des ouvrages qui heurteront parfois le milieu dont il est issu.

Jean-Jacques Garnier et Ernest Renan étaient, l’un et l’autre, à recherche de la Vérité. Si le premier resta dans la cadre de l’Eglise, ils ne souhaitaient, ni l’un ni l’autre, y faire carrière. Diplômés de l’Université de Paris, les activités d’enseignants leur permirent de subsister mais, très vite, ils publièrent des ouvrages qui leur donnèrent une certaine notoriété. Et cette notoriété leur permis d’accéder à de hautes fonctions dans le domaine des lettres.

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