« Près de Colette » (Maurice Goudeket)
L’auteur est le dernier compagnon de l’écrivaine qui est resté près d’elle jusqu’à la fin de sa vie. Il a su faire revivre le personnage tel qu’il peut paraître à travers son œuvre et ses biographies. Avec, en plus, des moments d’intimité touchants pour les admirateurs de Colette.
Mais, au-delà de ce témoignage, le texte lui-même n’est pas toujours à la hauteur de la tâche entreprise. Il est parfois difficile de définir le talent, voire le génie littéraire. Souvent, le lecteur le sent mais ne peut l’expliquer. Mais la façon d’écrire de Goudeket, un peu précieuse, laisse trop paraître l’artifice, la recherche d’une belle langue. Ce qu’on ne sent jamais chez Colette. Comme l’auteur la cite souvent, le contraste est d’autant plus saisissant.
De la même façon, le souci trop évident de présenter une Colette conforme à son personnage (simple mais en réalité géniale, superficielle mais en réalité profonde, égoïste mais en réalité très près des autres…) nuit au récit et à la crédibilité du témoignage. C’est le cas par exemple du rapport de Colette à sa fille un peu trop idéalisé.