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3 février 2019 7 03 /02 /février /2019 11:50

L’affaire Emma Tabur

 

Interrogatoire d’Armand Tréhet (fin)

 

« ─ Le médecin a quitté la malade à deux heures et demie.  A ce moment l’état de votre cousine était des plus satisfaisant.  Vous êtes resté seul avec elle !

─ C’est vrai. J’ai supplié les femmes qui se trouvaient là de nous laisser. J’avais besoin de causer avec Emma, de l’embrasser, de lui promettre qu’elle serait ma femme. Je lui ai pris la main en lui disant : « Ne te fais pas de chagrin, ma chérie, nous nous marierons, je te le jure ! » Pendant que lui parlais elle a été prise de vomissements violents. J’ai envoyé chercher aussitôt le docteur Bouessée qui n’a rien trouvé d’inquiétant et qui s’est retiré après avoir prescrit une petite potion. Emma était beaucoup plus calme. Je me suis assis à une petite table auprès de son lit et j’ai écrit une longue lettre à mon père. Puis, la voyant assoupie, je suis monté au grenier pour fumer une cigarette. Je ne pouvais pas fumer dans sa chambre !

─ Vous savez qu’on a trouvé sur les marches de l’escalier du grenier des traces de déjections. On a gratté ces traces et l’analyse chimique a révélé qu’elles renfermaient de l’arsenic. Or les cabinets de la maison sont en bas. Comment se fait-il que les marches du grenier aient été souillées ?

─ Je n’en sais rien. Ce n’est pas à moi de l’expliquer. On y aura sans doute posé des cuvettes. »

Illustration : le Dr Bouessée.

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27 janvier 2019 7 27 /01 /janvier /2019 11:58

L’affaire Emma Tabur

 

Interrogatoire d’Armand Tréhet (suite)

 

Le jour de l’accouchement

 

─ Dans la matinée, votre cousine a déjeuné d’assez  bon appétit, mais vers midi elle fut prise des premières douleurs et monta dans sa chambre, où elle se coucha. Vers une heure, son père, l’ayant entendue gémir, monta dans son appartement et la vit tenant un enfant dans ses bras.

« Papa ! lui dit-elle, me pardonnes-tu ? » Elle lui tendit le nouveau-né.

« Oui, ma fille, s’écria Mr Tabur ; oui, je te pardonne mais pourquoi nous avoir tout caché ? »

Et savez-vous ce que répondit la pauvre fille ? « Je ne vous ai rien dit parce que mon cousin me l’avait défendu.

─ C’est faux ! Je n’avais rien à lui défendre car je ne croyais pas à sa grossesse.

─ Mr Tabur père s’est mis à votre recherche, il vous a trouvé prenant votre café au restaurant ; pourquoi l’avez-vous entraîné au second étage de votre maison ?

─ Mon oncle criait très haut et ameutait tout le monde ! Je voulais bien une explication, mais je ne voulais pas de scandale !

─ Que s’est-il passé entre vous ?

─ Mon oncle me reprocha amèrement d’avoir séduit sa fille ; je lui répondis que si Emma était enceinte ; je lui répondis que si Emma était enceinte, je l’épouserais.

─ Et votre oncle a voulu vous emmener tout de suite auprès de sa fille pour la rassurer et la consoler par votre présence. Pourquoi ne l’avez-vous pas suivi immédiatement ? L’accusation soutiendra que vous êtes allé prendre quelque chose dans votre pharmacie.

─ je ne suis pas entré dans ma pharmacie, je le jure (…) Quand je suis arrivé dans la chambre, ma cousine avait la tête rejetée en arrière, les yeux clos. Le docteur Daniel lui donnait des soins, entouré de trois ou quatre voisins.

Illustration Dr Daniel

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20 janvier 2019 7 20 /01 /janvier /2019 10:18

 

L’affaire Emma Tabur

 

Dans la rubrique « mes productions », j’ai annoncé la parution de mon roman « L’affaire Emma T. » qui s’appuie sur ce fait divers qui s’est déroulé à Gorron en 1891. Je reprends ici l’interrogatoire réel  des inculpés.

Interrogatoire d’Armand Tréhet, un des deux accusés de l’empoisonnement d’Emma Tabur appelé Armand Tadur dans le roman.

 

« Vos antécédents sont bons. Vos parents vous ont fait entrer à l’école d’Alfort, où vous êtes resté cinq ans. Vous avez fait votre service militaire au sortir de l’école, et, en quittant le régiment, vous êtes venu vous fixer à Gorron où vous preniez pension chez votre oncle, Monsieur Tabur, qui exerce la profession de chapelier.

Vous étiez traité comme l’enfant de la maison. M. et Mme Tabur étaient très fiers de vous. Tous deux  comptaient bien que vous épouseriez votre cousine Emma.

Pourquoi avez-vous quitté subitement, au mois d’avril dernier, la maison de votre oncle, où vous n’aviez à payer qu’une pension insignifiante de trente francs par mois, pour prendre une beaucoup plus chère ? L’accusation vous dira qu’Emma Tabur était enceinte de vos œuvres et que votre départ n’a pas eu d’autres motifs de vous soustraire aux responsabilités.

─ Pas du tout j’avais eu une scène violente avec mon oncle.

─ Quelque temps auparavant, un vieux parent de M. et Mme Tabur, qui avaient manifesté à plusieurs reprises l’intention de leur laisser une petite fortune, était mort sans léguer un centime. Emma Tabur ne serait plus riche, vous l’abandonniez ?

─ Je proteste énergiquement contre cette interprétation de ma conduite.

─ A quelle époque la jeune fille s’est-elle donnée à vous ?

─ Nos relations remontaient au commencement de septembre.

─ Emma Tabur était une jeune fille très douce, timide, tout à fait réservée, sa conduite était restée jusqu’alors irréprochable. Elle vous aimait plus que vous ne l’aimiez ?

─ Si je ne l’avais pas aimée je serais marié depuis longtemps.

─ A quelle date lui avez-vous promis le mariage ?

─ Emma m’avait toujours laissé ignorer qu’elle fut enceinte, et je n’avais pas à lui promettre le mariage.

─ Comment, mais elle parlait de son mariage à tout le monde, elle s’en montrait toute joyeuse, on voyait qu’elle vous adorait !

─ Le mariage n’était cependant pas facile, nous étions cousins-germains. L’Eglise aurait exigé des dispenses. »

 

A suivre…

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13 janvier 2019 7 13 /01 /janvier /2019 11:46

Nous reprenons ici les échanges qui sont restés en cours

 

Nous avons en partie répondu à cette requête en août 2014.

Bonjour,

 

… Je travaille actuellement sur une compilation d'informations liées à notre famille afin de les résumer dans un petit manuscrit à usage familial. Pour se faire je travaille avec mon grand-père qui est le petit-fils de la famille Lebossé/Maudet de Maison Neuve. J'y ai moi-même des souvenirs d'enfance lorsque je venais voir mon arrière grande tante… Je me demandais si vous aviez d'autres informations sur les membres de cette famille ou sur les lieux ? et par le plus grand des hasards également des vieilles photos ou cartes postales ? 

Je vous remercie par avance pour votre réponse,

Bien cordialement

Caroline Fontant

 

Sauf erreur de notre part, nous ne sommes pas remontés vers le 20e siècle.

En 1921, nous retrouvons la famille Lebossé : Pauline Lebossé/Maudet et ses enfants : Francis, Benjamin, Georgette, Paul. La Maison Neuve.

En 1936, Pauline Lebossé/Maudet est toujours présente avec Francis, Paul, Georgette. La Maison Neuve.

Nous avons un problème pour situer La Maison Neuve. Sur le plan de Gorron de 2002, il n’y a que « Maison Neuve » située route de Couesmes. Sur celui de 2017 nous retrouvons une seconde  « Maison Neuve » au croisement de la rue des Petites Fontaines et celle de l’Abbé Pierre et non sur la route de Vieuvy comme nous l’indiquait Claude dans l’article du 10/08/2014. Pouvez-vous me renseigner ?

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6 janvier 2019 7 06 /01 /janvier /2019 09:05

Toujours pour revenir sur les contacts de l’année

 

Le blog a reçu un message du Canada

 

Bonjour,
 

J'ai récemment eu la surprise et le plaisir de tomber sur votre blog en fouillant sur internet afin de rechercher des informations généalogiques sur ma famille. Je n'en reviens pas d'être tombée sur vos articles concernant la famille Gobil. Je suis la petite-fille de Henri Cerisier (j'ai pu voir mon grand-père sur quelques photos de vos articles), demi-frère de Marcel et Victor Gobil que l'on voit sur plusieurs articles (fils d'Eugénie Louise Cerisier). Mon grand-père a demeuré au 56 rue du Pré et j'ai quelques photos de famille et de Gorron de l'époque qu'il me ferait plaisir de vous partager. Expatriée depuis 13 ans au Québec, je fais actuellement des recherches généalogiques afin d'en savoir plus du côté de mon grand-père qui est malheureusement né de père inconnu... 
Je souhaitais donc vous remercier pour votre blog qui a attisé ma curiosité et procuré beaucoup d'émotions ! 
Au plaisir d'entrer en contact avec vous, peut-être avez-vous une adresse courriel via laquelle je pourrais vous envoyer quelques clichés!
Très cordialement,

Estelle Cerisier

Je ne sais plus si j’ai envoyé mon adresse mail ( jouvinjc@wanadoo.fr ) à Estelle Cerisier. Quoi qu’il en soit voici une photo de la maison actuelle du 56 rue du Pré. 

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30 décembre 2018 7 30 /12 /décembre /2018 09:18

 

Famille Blanchetière

 

Sauf erreur de notre part, nous n’avons pas publié les compléments d’informations envoyés par Alexis Blanchetière à la suite de l’article publié le 03 décembre 2017 sur la famille Blanchetière.

Il s’agissait de la carte d’identité de Fernand Blanchetière né le 10 janvier 1905 à Hercé. Carte délivrée le 19 septembre 1840.

Ainsi que celle de sa mère, Augustine Hut, née à Laval le 16 avril 1872 et mariés à Pierre Blanchetière le 11/06/1893 à Hercé. Carte délivrée le 04 octobre 1940.

Echanges …
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23 décembre 2018 7 23 /12 /décembre /2018 10:40
Echanges …

 

Famille Morin (suite)

 

Sur la photo de la semaine dernière, deux instituteurs : Auguste Louis Saleur dont nous avons parlé et Mr Leroy.

Il s’agit de Georges Leroy, instituteur public, né en 1885 à Laval, pensionnaire dans le groupe scolaire rue de Normandie en 1906.

Germain Morin est alors directeur de l’école communale de garçons. L’enfant qui sert à boire aux deux instituteurs (Saleur et Leroy) est vraisemblablement Robert Morin (11 ans), fils de Germain Morin et Adolphine Denis, sa femme.

En 1906, outre Germain Morin, Auguste Saleur et Georges Leroy, Henri Guilloux, né en 1878 à Landivy, enseigne dans le groupe scolaire rue de Normandie.

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16 décembre 2018 7 16 /12 /décembre /2018 16:20
Echanges …

Famille Morin

 

Un descendant de la famille gorronnaise Morin nous a envoyé cette photo avec les éléments ci-dessous :

«… une photo prise chez des Morin à Gorron, à droite mon arrière-grand-père Auguste, Louis Saleur instituteur et un de ses collègues (Mr Leroy, famille présente à Gorron il me semble) et au centre un jeune Morin que je n'ai pas encore identifié. »

Cette photo était accompagnée de la généalogie complète de cette famille Morin : Julien Morin/Renée Dubourg (mariés en 1774) ; Augustin Morin/Jeanne Montécot (mariés  en 1810) ; Louis Constant Morin/Victoire Madeleine Leboulanger (mariés en 1848) ; Augustine Marie Morin/Auguste Emile saleur (mariés en 1880).

Auguste Louis Saleur fils de ce couple est né à Ernée le 26/03/1884. Il se marie avec Louise Léonie Augustine Marceline Rigoin le 05/08/1905 à Vieuvy.

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9 décembre 2018 7 09 /12 /décembre /2018 15:52
Echanges …

Château de Lévaré

 

Rappel : témoignage d’une dame ayant passé une partie de son enfance au château de Lévaré appartenant à l’époque au cinquième duc d’Abrantès.

 

« Il y avait 6 chevaux. Je me rappelle encore le nom des chevaux (…) c’était magnifique, il y avait une douve (…) j’allais chercher de l’eau à la fontaine du parc …) mes parents étaient métayers (…) la ferme était immense (…) quand ils faisaient les foins, au fond, du côté de Carelles, il fallait leur porter à manger sur place (…) Il y avait deux taureaux, un pour les jersiaises et un autre pour les autres vaches (…) il y avait beaucoup de moutons qu’on aimait bien (…) au château, il y avait un arbre de Noël (…) on avait eu des cartes (…) le bûcheron et le jardinier nous apprenaient à jouer aux cartes (…) j’ai appris à tirer les vaches (…) il y avait la baratte (…) nous allions porter le beurre à l’épicerie en face (…) monsieur le Duc payait le lait à la directrice à l’école (…) on lui portait dans un pot en grès (…) les filles avaient un préceptrice (…) la Duchesse était très gentille »

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2 décembre 2018 7 02 /12 /décembre /2018 11:45
Echanges …

 

Château de Lévaré

 

Lors de la visite du château du Bailleul pour les journées du patrimoine, on m’a donné les coordonnées d’une femme qui a vécu au château de Lévaré, ses parents travaillant pour la famille d’Abrantès, propriétaire de ce château comme de celui du Bailleul.

Le cinquième duc d’Abrantès, Andoche Le Ray, maire de Lévaré, conseiller général, habite alors le château avec sa femme, Nicole de Maigret et ses sept filles. Il y résidera jusqu’en 1949, date où la famille va vivre à Saint Cloud.

Les extrait de l’entretien présentés dans ces articles correspondent à cette période.

« J’ai vécu au château de l’âge de 5 ans jusqu’à 11 ans (…) Dans les filles, il y avait Madeleine qui s’est beaucoup occupée de moi (…) elle nous apprenait à coudre (…) il y avait un chauffeur, Auguste, des femmes de chambres, une cuisinière (…) le jardinier, Joseph Fouilleul (…) il y avait un bûcheron, M. Blot (…) deux domestiques et deux bonnes (…) les commis couchaient dans les tours du château. Il y avait deux tours (…) un commis jouait de l’accordéon.

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Vous trouverez dans ce blog trois thèmes liés à l'histoire de la ville de Gorron. Les différents articles seront renouvelés régulièrement. Ceux qui auront été retirés sont disponibles par courriel à l'adresse suivante : jouvinjc@wanadoo.fr

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