A la veille de la Révolution, l’état du royaume de France n’est pas très bon dans tous les domaines : institutionnel, social, économique et financier. Les assemblées provinciales demandent à toutes les paroisses de remplir un questionnaire faisant un état objectif de la situation.
Le questionnaire envoyé par l’assemblée du Maine est rempli à Gorron le 25 février 1788. Il est constitué de cinq chapitres : questions relatives à la taille et aux vingtièmes (impôts) ; gabelle et tabac (impôts) ; commerce ; questions générales ; mendiants et bureau de charité.
Les Gorronnais qui ont participé au renseignement du questionnaire : Gonnet curé, Rousseau, Rotureau, Lemarchant, G. Lhuissier, Gaspard Berrier, Fleury, Lhuissier, Péan, Julien Lhuissier, M. Ledemy, Poirier.
Ce document nous donne une idée de la vie de la ville à l’époque.
Les faits divers meurtriers ont toujours été prisés par la population. Diffusées par des colporteurs, des journaux, racontés aux veillées… les histoires de crimes, de jugement et de supplices se répandent dans tout le royaume. Nous l’avons vu pour Mandrin, l’affaire Callas, le chevalier de la Barre…
Cette fois, il s’agit du massacre de toute une famille de meuniers. Une femme, la grande Jeannette, aurait été à la tête des assassins, même si elle soit plusieurs fois revenue sur ses aveux obtenus sous la torture. Torture qui, après ces affaires, devait ne plus être pratiquée pendant l’instruction.
Deux enfants de la famille martyre étaient encore vivantes. Leurs blessures très importantes au niveau du crâne ont été soignées grâce à la trépanation. Elles sont mortes très vite après l’intervention.
La trépanation qui consiste à pratiquer un trou dans la boîte crânienne pour accéder au cerveau, bien que très ancienne, effraie toujours. C’est le cas dans le roman chez ceux qui s’intéressent à l’affaire de la grande Jeannette.
Jeune noble aux idées avancées qui voulait se dégager du poids de l’Eglise à l’époque, il est victime de l’intolérance religieuse rejetée per les révolutionnaires qui vont prendre le pouvoir trente ans plus tard.
Il est accusé de blasphème et de sacrilège. Il aurait refusé d’ôter son chapeau au passage d’une procession religieuse et aurait détruit un crucifix. Mais c’est sans doute sa lutte contre l’intolérance religieuse et l’arbitraire royal qui est punie.
La violence de sa sentence, torture (langue arrachée, décapitation et corps brûlé), a suscité des réactions, notamment de voltaire considéré comme un des responsable de l’évolution de la liberté de conscience.
Comme pour l’affaire Callas, cette violence montre que l’Eglise et la royauté commençaient à sentir la remise en cause de leur pouvoir et réagissaient de manière excessive, annonçant les bouleversements de la Révolution.
Cette affaire se déroule après la révocation de l’Edit de Nantes alors que les tensions religieuses entre protestants et catholiques ont repris.
Le fils d’un commerçant de Toulouse est retrouvé mort, pendu (ou étranglé). Son père est accusé de l’avoir assassiné parce qu’il voulait se convertir au catholicisme.
Jean Calas a toujours clamé son innocence. Il est cependant jugé coupable, condamné à mort. Dans le contexte de haine contre les protestant, l’exécution est particulièrement horrible : torture, étranglement puis bûcher.
Par la suite, il apparait que le constat de la mort du fils, l’enquête et le procès n’ont pas été effectués dans les normes, même pour l’époque. A tel point que l’illustre Voltaire tentera de réhabiliter Jean Calas.
L’affaire fit grand bruit, même dans la province du Maine. Dans le roman, il sera question de l’intolérance religieuse de l’époque.
Dans les campagnes, les bourgs et les petites villes, on pouvait embaucher des maîtres d’école. Ces maîtres avaient des connaissances très sommaires. Payés par la cure et parfois les parents, ils étaient très pauvres et exerçaient d’autres activités (sacristain, sonneur de cloche, aide à la rédaction des actes paroissiaux : baptême, mariage, décès).
Etroitement surveillés par les prêtres, ils enseignaient aux garçons les chants religieux, le catéchisme et des rudiments de lecture et d’écriture. Les enfants ne fréquentaient qu’épisodiquement l’école. Quand il existait une école de filles (plus rarement), ce sont le plus souvent des religieuses qui assuraient l’enseignement.
En 1788, à Gorron, il y a deux maîtres d’école publique pour le français (Siméon Brodin : maître écrivain et René Brodin) et deux sœurs de la Chapelle au Riboul qui instruisent les jeunes filles. Les écoles se situaient sur le domaine de la Renardière.
Un impôt non pécuniaire parmi les nombreux qui pesaient sur la population du royaume de France en dehors des nobles et du clergé. Il correspondait à des journées de travail non rémunérées pour l’entretien des domaines des seigneurs. Ces travaux permettaient notamment l’entretien des chemins et des routes.
Cette contrainte était très mal vécue. Au milieu du 18ème siècle, on commença à le remplacer par un impôt en argent étendu à tous, nobles et clergé y compris. Devant les protestations de ces deux catégories sociales, il est rétabli par Louis XVI.
Il faut attendre la Révolution pour qu’ils soit supprimé avec l’abolition de tous les privilèges féodaux. Cette abolition a lieu pendant la nuit du 4 août 1789, moment fondamental dans les travaux de l’Assemblée Nationale qui amorçait les bouleversements dans lesquels entrait le royaume.
Mandrin est un contrebandier qui commerce de manière illicite des denrées comme le tabac, des objets comme les horloges et des tissus, entre la France et la Suisse. Il devient assez vite le chef d’un groupe important s’attaquant aux fermiers généraux chargés de prélever les impôts. Il est présenté par le pouvoir comme un bandit de grand chemin alors qu’il est soutenu par une partie de la population.
Sa réputation s’étendant, le pouvoir ne peut le supporter et mobilise des troupes pour son arrestation. Il est ensuite jugé et condamné à mort. Il sera roué (les membres brisés à coup de barre de fer) en place publique devant une foule importante venant assister au supplice.
Très vite la légende se constitue. Le courage qu’il aurait montré lors du supplice et l’image du bandit au grand cœur qui ne s’attaquait qu’aux puissants. Cette légende parcourut tout le pays. Dans le roman, elle est racontée à la veillée par les membres de la famille D.
Cette culture occupait une place importante dans les activités agricoles de la province du Maine. Parfois comme culture complémentaire dans les métairies. Le chanvre était utilisé notamment pour la fabrication des vêtements et des cordages pour la navigation.
Les tiges étaient récoltées entières. Ensuite on séparait les tiges des fibres, soit en les laissant tremper dans l’eau (le rouissage), soit en les laissant sur les champ et leur humidité. D’autres manipulations (séchage, broyage, peignage…) permettant d’obtenir des fils grâce aux fileuses.
Les tisserands, souvent à domicile, fabriquaient des toiles utilisées le plus souvent dans les milieux modestes. A Gorron existait la place du Marché au Chanvre (actuellement la place de la Houssaye) où travaillaient des tisserand dans leur cave souvent humides.
Un courant de l’Eglise catholique qui critique le pape et la royauté pour leur manque de rigueur dans l’application des principes du catholicisme. L’abbaye de Notre Dame des Champs représentait ce courant. Elle est dissoute sous Louis XIV.
Les adeptes de ce courant sont pourchassés au sein de l’Eglise. Parfois « internés » dans des séminaires, voire exilés. Leurs écrits sont censurés, ou, même, brûlés. Le mouvement disparait progressivement.
Le curé Jean-Jacques Galesne de Gorron est considéré comme Janséniste et est, un moment, enfermé dans le séminaire du Mans. D’autres prêtres, notamment le principal du collège de Mayenne sont aussi poursuivis.
La mélancolie a longtemps été considérée comme un trouble de l’humeur et du caractère dû à une déséquilibre au niveau de la « bile noire ». Ses symptômes, à la fois physiques (amaigrissement, troubles digestifs…) et mentaux (tristesse, idées noires…) étaient traités, comme beaucoup de maladie par des moyens rudimentaires : saignée, purgatifs, hydrothérapie…
On a pu constater que cette mélancolie pouvait alterner avec des états d’excitation, de pertes de jugements qu’on nomma la manie. Ainsi une maladie mentale a pu être décrite qui deviendra la psychose maniaco-dépressive distincte des autres maladies mentales comme la démence, l’idiotie…
Une nouvelle approche de la psychiatrie aboutira à un meilleurs prise en charge des malades puis à la découverte de médicaments spécifiques ? Actuellement ces troubles de l’humeur sont classés comme troubles bipolaires.
Dans le roman, une des narratrices qui aura douze enfants et mourra à trente-six ans, connaîtra ces troubles de l’humeur alternant les phase dépressives et maniaques.
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