Note de lecture
« Génération – Les années de rêves » (Hervé Hamon, Patrick Rotman)
Après une troisième lecture de ce livre, je ne m’en lasse pas. Il est vrai qu’il parle de ma jeunesse. Même si les événements de 1968 ne représentent qu’une petite partie de l’essai, ils ont suffisamment marqué ma génération pour qu’on ne puisse les oublier. Contrairement à ce qu’on pense souvent, si les groupes « gauchistes » ont joué un rôle dans le mouvement, le plus remarquable c’est l’embrasement d’une bonne partie de la jeunesse française contre l’ordre établi, les carcans d’une société verrouillée, qu’ils soient d’ordre moraux ou politiques.
Grèves, manifestations ont paralysé le pays…. Mouvement de fond qui a surpris les étudiants, politisés eux-mêmes. Certains d’entre eux militaient depuis les années 1950, se saisissant de la guerre d’Algérie, des révolutions Sud-américaines, de la guerre du Vietnam pour vivre une aventure qui s’inscrivait dans les traces de la Résistance française qu’ils n’avaient pu connaître. A défaut de lutte armée, de danger de mort pour les clandestins de l’époque, des jeunes, souvent de grandes écoles, s’engageaient à corps perdu dans la contestation, aussi bien du parti communiste que de toutes les institutions oppressives bourgeoises. Et cela pas seulement au niveau français mais aussi dans beaucoup d’autres pays européens. Cette vague de fond est bien analysée dans le livre.