« Judas » (Amos Oz)
Un étudiant un peu perdu qui vient d’être quitté par son amie et dont les parents ont des ennuis financiers, décide d’arrêter ses études. Il trouve un emploi un peu particulier : nourri, logé, payé pour faire la conversation à un vieil homme infirme. A partir de ce schéma minimaliste, l’auteur aborde des thèmes fondamentaux allant de l’intime à l’universel : le rôle de Judas dans le Christianisme (la thèse commencée par l’étudiant), la création de l’Etat d’Israël et le rapport avec les arabes vivant en Palestine (le fils du vieil homme a été tué dès les premiers jours du conflit), l’amour (la belle-fille de l’infirme est la fille d’un des pionniers de l’Etat juif, considéré comme traître parce qu’il refusait de combattre les Arabes). C’est cette femme qui engage les étudiants chargés de faire la conversation à son beau-père, les séduit et les licencie ensuite. Une écriture à la fois simple et dense. Un grand roman, un grand écrivain. J’ai découvert cet auteur grâce à son livre « Une histoire d’amour et de ténèbres ». J’ai la confirmation ici du talent d’Amos Oz.
