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17 novembre 2019 7 17 /11 /novembre /2019 11:47

Ce récit, plein d’humour, d’un Gorronnais, fait revivre le temps de l’enfance de ceux qui ont dépassé (déjà) les soixante-dix ans…

Un péché mortel

 

Mon Dieu ! qu’il faisait beau ce dimanche un peu avant midi ! c’est tout juste si une brise, légère et caressante, faisait frissonner le feuillage des marronniers le long du boulevard Faverie entre la rue Brochard-Brault et l’église. Les cloches sonnaient la fin de la messe, le timbre en était léger et gai, ses notes s’en allaient par-dessus le presbytère, les unes vers la Colmont, d’autres du côté de la Brimandière, il en était encore qui couraient vers la Butte Saint-Laurent. Je me sentais empli de grâce et de sérénité, je peux même dire qu’à cet instant je devais être « aux anges »… Cette fois, c’était pour toujours ; je ne mentirai plus, je ne dirai plus de gros mots, je n’obligerai plus mon frère à m’enlever mes chaussettes le soir, je ne volerai plus de pièces dans le porte-monnaie de maman pour m’acheter des carambars, je n’aurai même plus envie de tuer celui qui m’avait chipé des bons points à l’école. Et puis, il ne me sera pas difficile de tenir mes promesses, je peux même affirmer qu’il me sera bien doux de le faire maintenant que j’avais Jésus en moi. C’est tout-à-l ’heure qu’Il est venu m’habiter. Je l’ai reçu les yeux fermés, les mains jointes sous ma bouche entrouverte, quand le prêtre l’a déposé sur ma langue avide de l’accueillir…Corpus Christi…amen.

 Avant de rentrer à la maison, que j’ai maintenant tout en face de moi, il me faut passer à la boulangerie Betton, je ne dois pas oublier les deux baguettes que maman a fait mettre de côté, pour que je les prenne toute chaudes encore, tandis qu’elle surveille la fin de cuisson du rosbif dominical. J’ai une fâcheuse tendance à l’étourderie mais, aujourd’hui que je suis devenu un exemple de perfection, il ne me sera fait aucun reproche de la moindre petite erreur de conduite. Je lève encore un instant les yeux au-dessus de moi, droit vers la mairie dont les aiguilles de l’horloge disent qu’il est exactement 11 heures 57…11 heures 57 ? ...11 heures 57 ?!...Mais, alors ? Oh ! non ! ce n’est pas possible ! c’est affreux ! que vais-je devenir ? que faire ? oui, je sais , aller chercher le pain, mais après ? Je me suis mis à trembler sur mes jambes qui n’avaient pas encore beaucoup bronzé cette année-là malgré les culottes courtes. Il ne fallait surtout pas que j’aggrave mon cas en me détournant de la boulangerie. J’étais de retour à la maison, les deux baguettes sous les bras que j’avais croisés dans une muette prière. Je ne dis rien et pour une fois, pendant le repas, je ne me répandais pas en bavardage à tel point que l’on me crût malade. Je devais prétexter d’un imaginaire mal de tête pour m’enfermer dans ma chambre après le dessert que j’avais à peine touché et ce n’était pas seulement parce que j’avais juré de ne plus être gourmand.

A suivre…

Illustration : la boulangerie (point rouge).

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10 novembre 2019 7 10 /11 /novembre /2019 12:29
Echanges…

Ouest-Eclair - 1940

 

22 décembre 1940

 

Un accident de tracteur : « M. le docteur Delécluse de Gorron, mandé d’urgence, ne put que constaté le décès. »

Le docteur Delécluse habitait alors, rue de Bretagne (voir photo ci-dessus).

 

5 mars 1941 : « Une jeune cycliste est victime d’un grave accident. »

On apprend dans cet article que l’accident a eu lieu rue Brochard-Brault, au « carrefour de la route de la Houssaie ». La jeune fille « alla se jeter, tête baissée dans la devanture de M. Béchet, imprimeur. » Le docteur Hardouin « devant la gravité des blessures la fit transporter à la clinique du docteur Daniel. »

Dans l’almanach de 1939, les médecins gorronnais sont : Dr Daniel (21 bd Faverie), Dr Hardouin (rue de la Montée), Dr Delécluse (rue de Bretagne).

 

Illustration ci-contre : maison et cabinet du Dr Hardouin.

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3 novembre 2019 7 03 /11 /novembre /2019 10:34

Ouest-Eclair - 1940

15 décembre 1940 : conseil municipal.

Un projet de puisage d’eau à partir de plusieurs puits est en cours. Il faudra attendre les années 1950 pour voir l’eau arriver dans chaque maison.

Un atelier public pour les bouilleurs se situera près de la gare dans un champ appartenant M. Henri Durand. Les bouilleurs de cru fabriquent de l’alcool de pommes (la goutte) dont la consommation à l’époque est importante.

 

20 décembre 1940 : accident de vélos.

Deux cyclistes qui circulaient en sens inverse entrèrent pour une raison mal définie en collision, route de Lesbois. Les blessés assez gravement blessés reçurent les soins du docteur Daniel. Le docteur Daniel pratiquait à l’époque quelques petits actes de chirurgie, compétences acquises au cours de la guerre 1914/19178.

 

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27 octobre 2019 7 27 /10 /octobre /2019 10:08

Ouest-Eclair - 1940

Les relations entre Gorronnais pouvaient être tendues…

 

« Chicane au village – Le village de Brilhault à Gorron a été le théâtre, le 11 courant,  d’une petite scène de violences comme c’est parfois le cas à cet endroit. (…) Une femme (…) ménagère y aurait giflé son voisin… »

 

Deux autres personnes se sont mêlées à la bagarre.

 

« Les gendarmes appelés à ramener l’ordre et la discipline au village de Brilhaut ont dressé procès-verbal pour coups et blessures réciproques »

 

« Histoire de manteau – Mme (…) a porté plainte contre sa voisine [qui] a négligé de lui rendre le manteau ». La voisine prétendant l’avoir acheté. « Le tribunal appréciera ».

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20 octobre 2019 7 20 /10 /octobre /2019 11:51

Nous reprenons les numéros de l’Ouest Eclair.

Nous nous étions arrêtés à l’année 1940.

 

Le 31 août 1940, la municipalité essaie d’aider les familles dont un des membres est prisonnier de guerre. Le maire (Lucien Dollé), informe que trois membres du conseil municipal essaieront d’obtenir des renseignements sur les prisonniers et de leur faire parvenir les secours nécessaires.

Les parents des prisonniers de Gorron voudront bien se présenter à la mairie les mercredi et samedi de 18 heures à 20 heures (heure allemande). Au moment de l’envahissement de la France, l’Allemagne n’avait pas la même heure. Elle imposa cette heure dans les territoires occupés.

Le 06 octobre 1940, on apprend que M. Armand Goussin, charpentier, rue Jean-Jacques Garnier a obtenu une belle citation à l’ordre du régiment comportant attribution de la croix de guerre avec étoile de bronze.

Dans l’état civil, on peut noter deux naissances dans des familles de réfugiés à Gorron : Daniel Bray, rue Bretagne et Jean Perron, rue des Sarrazins.

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6 octobre 2019 7 06 /10 /octobre /2019 17:32

La vente de la tannerie Gendron

 

Les espaces spécialisés

 

Un autre corps de bâtiments construits en pierre, dans la cour, destinés au travail de la rivière, entièrement pavé ou bitumé, d’une surface de 1 000 mètres carrés environ, dans lequel il existe :

Deux tonneaux de tannage … un tonneau à rincer… une pompe élévatoire d’eau

Le travail de rivière correspond à la première opération du traitement des peaux en tannerie : retirer les poils et les chairs, préparer les peaux pour le tannage proprement dit. Ces opérations utilisent l’eau : dans la tannerie Gendron, cette eau est celle d’un ruisseau affluent de la Colmont au niveau du Pont de Hercé.

Le tannage consiste à placer les peaux dans des cuves remplies d’eau et de tan (le plus souvent à l’époque un broyage d’écorces).

Quatre groupes de six cuves à brasserie… Un grand bassin ovale en briques et en ciment…

Un bassin de rivière de douze mètres cinquante centimètres de longueur, construit en ciment et constamment alimenté d’eau par un fort ruisseau…

Une grande cour dans une partie de laquelle un groupe de cinquante-quatre fosses construites en briques et  en ciment…

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29 septembre 2019 7 29 /09 /septembre /2019 11:41

Echanges…

La vente de la tannerie Gendron

 

Les espaces spécialisés

 

La salle des machines où se trouve une machine à vapeur soixante HP, une dynamo et un tableau d’électricité…

Soixante HP correspond à la puissance de la machine : Horse power (cheval vapeur).

D’autres salles servant essentiellement de sèche de magasin ou d’atelier.

Au troisième, sur la cour : vaste sèche avec distribution de chaleur par aérocondenseur et tuyaux à ailettes.

Un séchoir à perches sur partie du troisième

On peut noter que le séchage des peaux est une activité essentielle dans les tanneries à l’époque. C’est vraisemblablement dans ces bâtiments que se déclencha un violent incendie dans la nuit du 15 février 1907 : les ateliers et les magasins de  réserves ont été complètement détruits… probablement à la suite de l’explosion de la machine à vapeur.

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15 septembre 2019 7 15 /09 /septembre /2019 11:50

La vente de la tannerie Gendron

Les différents traitements des peaux sont nombreux et complexes voir le site « les étapes de fabrication du cuir ». La description des salles spécialisée décrites dans l’article nous permettra d’aborder certains de ces traitements

Les espaces spécialisés

Une salle de lissage « dans laquelle se trouvent deux metteuses au vent Allard actionnées par deux dynamos »

Le lissage ou satinage est destiné à rendre le cuir lisse et brillant. Il est réalisé par frottement d’un cylindre de verre ou d’agate sur la fleur ou par pressage du cuir contre une plaque chauffée.

Les metteuses au vent

Les peaux sont suspendues pour le séchage soit à l’air libre dans des greniers, soit en étuve équipée d’un système de ventilation d’air chaud ou sur des cylindres chauffants. Les peaux ainsi séchées sont raides.

Les dynamos : Machines qui transforment une énergie mécanique en énergie électrique.

La tannerie, pour une part tout du moins, fabriquait son électricité.

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7 septembre 2019 6 07 /09 /septembre /2019 09:36

Echanges…

La vente de la tannerie Gendron

 

Les bâtiments

 

Premier lot : une usine de tannerie et corroierie d’une superficie de quatre mille mètres carrés.

Un principal corps de bâtiment ayant façade sur la route (route de Saint-Denis-de-Gastines/Ernée) avec, côté cour, un rez-de-chaussée et un premier étage.

Un corps de bâtiment construit en pierres dans la cour entièrement pavé ou bitumé d’une surface de mille mètres carrés environ.

Un autre bâtiment joignant le précédent d’une surface approximative de quatre-vingts mètres carrés avec grenier au-dessus.

Un bâtiment construit en pierre et brique et couvert d’ardoise.

Une grande cour dans une partie de laquelle  un groupe de cinquante-quatre fosses construites en brique et en ciment.

 

Deuxième lot

Un bâtiment en bordure de la route de Gorron à Fougères séparé du principal corps de bâtiments par un jardin appartenant à madame Pascal Gendron, construit en pierre et en bois.

En retour d’équerre à ce bâtiment, un autre bâtiment à deux étages, une cour et un hangar.

 

Ce bref descriptif nous donne une idée de l’importance de la vente. Nous verrons, les semaines prochaines, les principales fonctions de ces bâtiments.

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1 septembre 2019 7 01 /09 /septembre /2019 09:42

La vente de la tannerie Gendron

 

Localisation      

 

A la suite des articles sur l’escalier fabriqué par les frères Chantepie, M. Marquer nous a envoyé un article de journal (août 1911) concernant la vente de la tannerie Gendron. Il nous permettra d’avoir une vue plus précise de cette entreprise dont nous avons souvent parlé sur le blog.

« Les immeubles sont situés à Gorron, quartier du Pont-d’Hercé, route de Fougères  au carrefour des routes de Gorron à Hercé et Fougères et de Gorron et de Saint-Denis-de- Gastines, en bordure du chemin de fer départemental de Mayenne à Landivy et à proximité de la gare de Gorron ».

Ils correspondent aux cartes postales ci-jointes.

En 1911, on retrouve sur les listes de recensement rue de Bretagne, les familles :

Pierre Gendron, patron tanneur, sa femme Jenny et leur fils Maurice.

Constant Gendron, patron saleur, sa femme Ernestine et leurs enfants : Marie-Louise, Pascal.

Maria Gendron et sa fille Maria.

Echanges…
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Vous trouverez dans ce blog trois thèmes liés à l'histoire de la ville de Gorron. Les différents articles seront renouvelés régulièrement. Ceux qui auront été retirés sont disponibles par courriel à l'adresse suivante : jouvinjc@wanadoo.fr

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