Un journal (purement fictif) tenu par un membre d’une vieille famille gorronnaise, me permet de revenir sur des éléments marquants de l’histoire de la ville dans le cadre de l’actualité nationale annuelle…
Le journal de Marguerite Péan (épouse Gabriel Boullard)
1917
Dix Gorronnais morts au front. Si le nombre de décès diminue, le drame reste entier. Et, dans la presse, on voit plus de médailles distribuées que d’avis de décès : récompenses pour avoir bien mené ses hommes au combat, pour le dévouement d’un prêtre infirmier, pour un soldat affecté aux soins de malades… On veut sans doute préserver le moral des armées qui, parfois, paraît fléchir.
La guerre continue. Elle devait être courte. Nous en sommes dans la troisième année et on n’en voit pas la fin. L’entrée en guerre des Etats Unis va peut-être, enfin, faire bouger les choses. La fatigue et l’exaspération se développent dans le pays. Des grèves ont été déclenchées dans les usines de fabrication des munitions dont les ouvriers sont très peu payés. Des soldats, au front, se sont révoltés devant l’absurdité de la boucherie. Des peines de mort ont été prononcées.