Le journal de Renée Largerie
En cette année 1727, les jansénistes ont encore beaucoup fait parler d’eux. Le diacre François Pâris, qui vient de mourir, a pour eux l’image d’un saint. Sur sa tombe, au cimetière de Saint-Médard, les jansénistes viennent fréquemment se recueillir. Et, très vite, le lieu devient très fréquenté. On parle de miracles. On assiste à des scènes d’extase collective et des illuminés sont en proie à des convulsions. On a fini par fermer le cimetière, l’émotion populaire devenait trop forte.
A Gorron nous avons aussi eu nos miracles. Il n’était pas question d’un diacre à demi saint. Mais plutôt d’un guérisseur, jeteur de sort. On se demande encore comment son corps fut transporté de la fosse commune à l’angle du cimetière. Très vite, un portique métallique fut fixé sur la tombe. Et l’on trouvait régulièrement des vêtements d’enfants accrochés à la barre transversale.
Notre curé condamna en chaire les superstitions, décrocha, chaque matin, les pauvres petits vêtements. Rien n’y fit. Il finit par céder devant le désespoir des mères qui cherchent à tout prix à déchirer le ciel bourbeux et noir et les ténèbres sans astres et sans éclairs qui annoncent la mort de leur petit.