« Le terroriste noir » (Tierno Monénembo).
Prisonnier français évadé au cours de la Second Guerre mondiale, Addi Bâ est noir. Il va se cacher dans les Vosges et entrer dans la Résistance. Au-delà de la singularité du personnage (musulman, homme à principes, coureur de jupons…), de la micro-société vosgienne assez particulière, de l’histoire elle-même, peu banale, il y a surtout l’originalité de l’auteur.
Il m’est assez souvent arrivé de dénoncer les modes refusant de respecter la chronologie, pour mettre cette fois en valeur le style et la construction de ce roman. Une succession de scènes, une langue très alerte, et une savante construction dont on appréciera l’unité en refermant le livre.
Pourquoi ce qui peut m’agacer chez certains écrivains devient évident et savoureux chez d’autres ? Il y va sans doute, au-delà de mes propres limites en tant que lecteur, de la sincérité de l’auteur. A aucun moment je n’ai senti d’artifices. Le style, la trame et l’histoire, sa construction, forment un tout original qui donne envie de mieux connaître cet écrivain.