Un journal (purement fictif) tenu par un membre d’une vieille famille gorronnaise, me permet de revenir sur des éléments marquants de l’histoire de la ville dans le cadre de l’actualité nationale annuelle…
Le journal de Marguerite Péan (épouse Gabriel Boullard)
1918
La signature de l’armistice est sans doute l’événement le plus fêté cette année. Les cloches sonnent à la volée, le tambour de ville parcourt les rues, ainsi que les enfants des écoles dont les classes sont fermées. Le soir, une retraite aux flambeaux est organisée. On imagine la joie des familles dont les enfants sont encore sur le front. Et les larmes de celles qui sont endeuillées.
24 Gorronnais ont perdu la vie au cours de cette année jusqu’à l’armistice de novembre. On n’en parle pas dans la presse. On préfère évoquer les différentes médailles distribuées aux soldats méritants. Après l’armistice lui-même, 5 autres Gorronnais périront des suites de leurs blessures ou de maladies.
Si l’année 1918 est la dernière de cette guerre meurtrière, elle n’a pas été la plus calme. Au contraire. Les armées allemandes et alliées ont tenté de nombreuses offensives. Des avions allemands ont bombardé Paris. Le rationnement a été instauré sur toute la France qui sort épuisée du conflit mais elle a gagné... Avec ses alliés.
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Le journal de Marguerite Péan (épouse Gabriel Boullard)
1917
Dix Gorronnais morts au front. Si le nombre de décès diminue, le drame reste entier. Et, dans la presse, on voit plus de médailles distribuées que d’avis de décès : récompenses pour avoir bien mené ses hommes au combat, pour le dévouement d’un prêtre infirmier, pour un soldat affecté aux soins de malades… On veut sans doute préserver le moral des armées qui, parfois, paraît fléchir.
La guerre continue. Elle devait être courte. Nous en sommes dans la troisième année et on n’en voit pas la fin. L’entrée en guerre des Etats Unis va peut-être, enfin, faire bouger les choses. La fatigue et l’exaspération se développent dans le pays. Des grèves ont été déclenchées dans les usines de fabrication des munitions dont les ouvriers sont très peu payés. Des soldats, au front, se sont révoltés devant l’absurdité de la boucherie. Des peines de mort ont été prononcées.
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Le journal de Marguerite Péan (épouse Gabriel Boullard)
1916
Verdun
29 Gorronnais sont encore morts cette année à la guerre. D’autres sont prisonniers en Allemagne. La commune a voté une aide à ces prisonniers. Lors de la messe pour le départ des soldats de la classe 1917, on a chanté pour la défense de la France. Mais le cœur n’y était pas. On a organisé un pèlerinage à la chapelle Notre Dame du Bignon pour obtenir la victoire et le retour des soldats. En attendant, des familles sont doublement éplorées. Deux frères (Quentin) sont tués sur le front par les gaz asphyxiants.
Un manque de main d’œuvre commence à se faire sentir en France du fait de la guerre. Des Algériens, Marocains et autres Tunisiens sont recrutés dans les colonies. Les femmes aussi sont mobilisées pour faire tourner notre économie.
Des nouvelles d’une grande bataille près de Verdun sont arrivées jusqu’à Gorron. Il est difficile de savoir ce qui s’y passe. On ne nous parle que de victoires et d’offensives. Mais le front ne bouge guère.
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Le journal de Marguerite Péan (épouse Gabriel Boullard)
1915
21 nouveaux soldats gorronnais morts à la guerre. Le fils du sénateur Daniel, ancien maire de Gorron, est mobilisé. Il pratique la chirurgie de guerre dans les salles d’opération des journées en continu. Sur le front, on prie notre Dame du Bignon pour se protéger des malheurs de la guerre. Et comme si la guerre ne suffisait pas, un permissionnaire a eu les jambes sectionnées par le tramway et est décédé peu après.
Les premières permissions permettent aux combattants de se reposer. Ils racontent ce qui peut se passer dans les tranchées. Et encore ne disent-ils pas tout pour ne pas effrayer leurs proches.
Des nouvelles officielles continuent à venir du front. Parfois bonnes parfois mauvaises en fonction de l’issue des combats. On a appris que les gaz étaient utilisés rajoutant l’horreur à l’horreur. Un zeppelin allemand a même lâché des bombes sur Paris.
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Le journal de Marguerite Péan (épouse Gabriel Boullard)
1914
Les élections législatives vont se dérouler dans une ambiance plutôt angoissante. Tout le monde pense à la guerre qui semble inéluctable. Notre maire M. Fouilleul soutient le maire d’Ernée M. Martin. L’ancien maire, le docteur Daniel[1], soutient le comte de Hercé (duc d’Abrantès ?) qui sera élu.
Tout se précipite après l’assassinat de l’archiduc d’Autriche à Sarajevo. Et c’est celui de Jaurès qui ouvre une période dramatique pour la France et le Monde. La guerre est déclarée. Et si l’on croyait alors qu’elle serait courte, on en n’est moins sûr en cette fin d’année.
Vingt-six jeunes hommes de la commune sont déjà morts sur le front. Quand on voit le maire accompagné de gendarmes se diriger vers un domicile, chacun se tait et s’enferme craignant le pire. La journée de supplications et de réparation pour la France, ses soldats et leurs familles, le 26 octobre à Gorron, n’a guère eu d’effets.
Tout le monde se souviendra du tocsin sonné à la volée, à coups de barre de fer qui ont eu raison de la grosse cloche de l’église, à l’annonce de la guerre.
[1] Une erreur s’est glissée dans une des rubriques précédentes annonçant le décès du docteur Daniel.
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Le journal de Marguerite Péan (épouse Gabriel Boullard)
1913
L’année sera marquée par le tremblement de terre de mars. De nombreuses personnes ont été réveillées par les grondements et les secousses. Je me demandais bien ce qui arrivait quand je voyais la batterie de casseroles de la cuisine trembler contre le mur.
Heureusement, cela n’a pas duré très longtemps. D’autres sujets d’inquiétude existent qui eux risquent d’entraîner des problèmes plus durables. La loi sur le service militaire prolongé à trois ans entraîne des débats vifs entre ceux qui veulent éviter la guerre et ceux qui appellent à se défendre contre l’agressivité allemande.
Des événements, dans l’est de la France, illustre la montée des tensions entre les deux peuples. On a même assisté à des bagarres entre des touristes allemands et des jeunes Français excités. Un zeppelin allemand qui a atterri près de Lunéville est gardé par des militaires français.
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1912
La grande fête de l’aviation, qui a eu lieu les 18 et 19 mars a réjoui les Gorronnais. Une commission des fêtes a été désignée par le conseil municipal qui vient d’être renouvelé. Pierre Fouilleul a été réélu maire. Il se demande comment lutter contre les vols à la tire qui ont été particulièrement importants lors de la foire Fleurie.
Ancien instituteur, il semble s’intéresser aux écoles communales. Un projet de construction d’une école de filles (actuellement sur le domaine de l’hospice) est envisagé. Des réparations sont faites (notamment pour le chauffage) à l’école de garçons.
On commence à s’inquiéter d’une guerre à venir. A Paris, une manifestation contre les risques de guerre a eu lieu rassemblant plus de 100 000 personnes.
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Le journal de Marguerite Péan (épouse Gabriel Boullard)
1911
Une collision a eu lieu entre une carriole et une voiture automobile qui roulait à 35 km à l’heure. La municipalité a émis un arrêté limitant la vitesse de ces voitures à 10 km à l’heure dans l’agglomération. Elles seront bientôt toutes immatriculées. Ce qui permettra de retrouver les chauffards. Certains pensent que tout ce qui est nouveau peut être dangereux. Pourtant l’installation d’une pompe électrique sur la place de la Mairie a été acceptée par tous. En règle générale, l’achat d’électricité par la ville à M. Jariel, propriétaire de la turbine électrique de la rue Jean-Jacques Garnier, ne rencontre aucune critique.
Nous avons connu un été particulièrement chaud. Beaucoup de jeunes enfants n’ont pas résisté à cette chaleur. On parle de 40 000 morts. Heureusement, à Gorron, nous n’avons pas connu de tels drames. Les eaux de la Colmont ont été bien utiles.
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Le journal de Marguerite Péan (épouse Gabriel Boullard)
1910
Si l’invention du chemin de fer a fini par être reconnue comme un grand progrès pour les déplacements des personnes et des marchandises, les risques qui étaient dénoncés au début restent quand même présents. Notre tramway a déraillé en arrivant à la gare de Hercé. Heureusement il n’y a eu que des problèmes matériels. Ce qui n’a pas été le cas sur la ligne Paris Dreux où on a déploré 10 morts et 25 blessés.
De la même façon, s’il arrive quelques inondations dans le bas de la ville du côté du Pont de Hercé, elles n’ont heureusement rien à voir avec ce qui s’est passé à Paris quand la Seine est sortie de son lit.
Notre ancien maire, le docteur Daniel est décédé. Un instituteur, originaire d’Hercé, lui a succédé. Ce changement en a inquiété plus d’un du côté de la cure. Pour l’instant, il ne semble pas y avoir de tension particulière. On verra à l’usage.
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Le journal de Marguerite Péan (épouse Gabriel Boullard)
1905
Dr Bouessée
L’année a été marquée, surtout dans nos régions de l’ouest, par la loi de séparation des Eglises et de l’Etat. La loi garantit la liberté de conscience et de culte mais l’Etat ne subventionnera plus aucun d’entre eux. Cette loi s’accompagne de l’interdiction d’enseignement pour les congrégations religieuses. L’Eglise condamne la décision du gouvernement.
A Gorron, le maire, le docteur Daniel qui vient d’être élu, ayant refusé d’afficher le discours d’Aristide Briand, rapporteur du projet de loi, est suspendu de ses fonctions par arrêté du préfet. Il sera remplacé par le docteur Bouessée puis révoqué.
L’atmosphère, dans la ville, est très tendue. L’Eglise y joue toujours un grand rôle. Si l’orientation politique des élus n’a pas posé de problèmes importants jusqu’à présent. On pouvait s’accommoder d’édiles républicains radicaux quand le pouvoir de l’Eglise était préservé. Mais l’anticléricalisme puissant au niveau de l’Etat est, actuellement, mal supporté.
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Principalement axé sur l'histoire locale (ville de Gorron), ce blog permettra de suivre régulièrement l'avancée des travaux réalisés autour de ce thème.
Vous trouverez dans ce blog trois thèmes liés à l'histoire de la ville de Gorron. Les différents articles seront renouvelés régulièrement. Ceux qui auront été retirés sont disponibles par
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