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17 mai 2020 7 17 /05 /mai /2020 11:56

Préparation de l’exposition 2021 : les débits de boisson à Gorron…

 

Débitants

1876 (2)

Pierre Renard/Eugénie Chevillard, cabaretier, rue de la Houssaye.

Romain Briman/Aurélie Millet, aubergiste, rue du Bignon.

Alexis Garnier, cabaretier, rue du Bignon.

Marie Laigneau (Ve Normandière), cabaretière, rue du Bignon.

Constant Bodin/Léonie Lhomeau, aubergiste, rue de Normandie.

Louis Morin/Victoire Boulanger, cafetier, Grande Rue.

Emile Valet/Jeanne Rousseau, aubergiste, Grande Rue.

Jean Guesdon/Désirée Rouland, aubergiste, Grande Rue.

Joséphine Olivret, maître d’hôtel, rue de la Mairie.

Martial Fouquet/Marie Pottier, cabaretier, rue de la Mairie.

Marie Gandon (Ve Chemin), cabaretière, rue de la Mairie.

Sidonie Police (Ve Fréard), cabaretière, rue de la Mairie.

Joseph Dandois/Angeline Lochu, aubergiste, rue du Petit Marché (place de la Mairie).

Thérèse Poirier (Ve Richard), cafetière, rue du Petit Marché.

 

Déjà Présents en 1846

Déjà présents en 1851

Déjà présents en 1856

Déjà présents en 1861

Déjà présents en 1866

Déjà présents en 1872

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17 mai 2020 7 17 /05 /mai /2020 11:39

Le journal de Renée Boullard

Dimanche 4 octobre 1767

 

Ma douleur s’est calmée. Elle se rappelle à moi par instants mais il semble bien que mon corps ait accepté l’intruse. La grosseur est toujours là et il n’est plus la peine de la chercher. Le ventre distendu en est la preuve. Les chirurgiens peuvent être habiles mais la souffrance des patients peut être terrible. Malgré les plantes, parfois l’alcool ou le froid, elle peut dépasser celle de l’enfantement. Je ne suis pas prête à subir cette épreuve. Après tout, peut-être vaut-il mieux mourir que de connaître ça. Je m’en remets à Dieu, on verra bien…

Vieux indigents, invalides ou impotents, vagabonds, mendiants, orphelins… On ne veut plus les voir. Autrefois, dans chaque village, on en connaissait quelques-uns et on les prenait en charge. Désormais, il faut les regrouper et les enfermer. Les hospices fleurissent et dans les grandes villes les hôpitaux généraux. Même si l’on parle de générosité, ces établissements ressemblent plus à des prisons qu’à des lieux de soins.

Près de Gorron, un vieil homme qui vivait dans une chaumière en ruines de la charité publique a été emmené de force à l’hospice de la ville. On entendit ses cris déchirants qui glaçaient le sang. Deux jours après son arrivée, il échappa à la surveillance et son corps fut retrouvé dans la rivière qui bordait l’établissement. Pour son esprit fourbu, plus rien n’avait de goût. Il avait perdu sa cahute, son corps lui-même espérait le repos.

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10 mai 2020 7 10 /05 /mai /2020 11:50

Le journal de Renée Boullard

Mercredi 3 décembre 1766

 

L’intolérance religieuse est toujours aussi effrayante. Après Calas, c’est le chevalier de la Barre qui en est la victime. Ayant refusé de se découvrir devant une procession de moines capucins, il est condamné à avoir le poing coupé, la langue arrachée, et à être brûlé vif. La sentence est exécutée après avoir été soumis à la question, une véritable séance de torture pour le condamné.

Je suis d’autant plus sensible à cette utilisation de la souffrance dans la justice que mon ventre continue à être, par moments, très douloureux. D’après mon médecin, une grosseur serait responsable de cette affection. Il est question d’ouvrir pour ôter cette grosseur. La perspective m’effraie même si les chirurgiens ont beaucoup progressé et commence à être en rivalité avec les médecins.

Ce mal est un démon. Parfois il s’agite en moi et j’en sors haletante, brisée de fatigue. D’autre fois, il rôde mais me laisse en paix. Il me devient alors presque familier.

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3 mai 2020 7 03 /05 /mai /2020 11:46

Le journal de Renée Boullard

Lundi 2 décembre 1765

 

Un marchand, ami de mon mari, est passé à Gorron la semaine dernière. Son père, membre du parlement de Bretagne, a de gros ennuis. Je ne suis pas bien au courant des affaires politiques du Royaume. Je constate simplement que des tensions existent régulièrement entre le Roi et ses sujets à propos des impôts. Cette fois, le parlement de Bretagne s’oppose aux prélèvement et l’avocat général à ce parlement est accusé de fomenter la rébellion. Le père du marchand a été arrêté dans le cadre de cette affaire et il court de grands risques.

J’ai écouté, d’une oreille distraite, ce que me racontait Jean. Je dois dire que je suis préoccupée par autre chose en ce moment. Ma santé me paraît précaire. Après les malaises dus à l’évolution physiologique normale des femmes de mon âge, des douleurs lancinantes se sont installées dans mon ventre enflé. Ces douleurs, heureusement, peuvent momentanément disparaître. Mais quand elles reviennent, j’ai l’impression qu’elles sont de plus en plus fortes. Elles me laissent alors, haletante et brisée et mes yeux pleins de confusion s’ouvrent sur un néant qui me terrifie.

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26 avril 2020 7 26 /04 /avril /2020 11:43

Le journal de Renée Boullard

Samedi 1er décembre 1764

 

La peur du loup peut être bien pratique pour obtenir de nos enfants une obéissance qui leur manque parfois. Des bêtes sauvages, nous en avons dans notre campagne. Il peut arriver, dans les grands froids, qu’elles s’approchent de la ville. On entend alors leurs hurlements qui font frissonner les plus courageux d’entre nous. Mais, malgré de nombreuses histoires, toutes plus horribles les unes que les autres, de mémoire, je n’ai jamais connu d’hommes mangés par nos fauves.

Une bête, cependant, que certains prennent pour un monstrueux loup, fait régner la terreur dans une province du Royaume. Cette fois, les victimes ne sont pas imaginaires. La première d’entre elles est une fillette de 14 ans. Depuis, d’autres ont suivi. Et on entend régulièrement parler des méfaits de celle qu’on appelle désormais la Bête du Gévaudan. Bien que personne ne l’ait vue, des petits ouvrages circulent, contant les agressions, illustrés par des dessins de la Bête. Elle épie autour d’elle, de son regard furieux avant de déchiqueter un corps obscène au ventre offert.

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19 avril 2020 7 19 /04 /avril /2020 11:33

Le journal de Renée Boullard

Jeudi 22 septembre 1763

 

Les incendies sont les craintes de toutes les agglomérations. A Gorron, malgré les recommandations du Bailli, beaucoup de remises et d’appentis sont couverts de chaume. Et, régulièrement, on entend les cloches qui sonnent le tocsin. Chacun se précipite et une chaîne s’installe de la rivière au lieu du sinistre. Le plus souvent, la vigilance et l’entraide évitent une catastrophe qui verrait le feu envahir la ville. Mais, quand le calme revient, on oublie la prudence qu’on s’était promise devant le danger.

A Paris, l’incendie du théâtre de l’opéra au Palais Royal a fait grand bruit. Dans ce lieu prestigieux, de nombreux opéras ont été créés devant plus de mille spectateurs. Heureusement, plusieurs brigades de pompiers peuvent intervenir à Paris en dehors de l’aide des riverains. De ce que l’on sait, l’incendie a pris dans le théâtre vide. On imagine le carnage si les flammes avaient envahi l’espace où les spectateurs sont debout, serrés les uns contre les autres et dans les loges décorée de lourdes tentures. Une danse macabre au son des violons, l’horreur au fond des yeux ouverts sur les ténèbres.

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12 avril 2020 7 12 /04 /avril /2020 11:46

Le journal de Renée Boullard

 Dimanche 7 novembre 1762

 

Décidément, il est difficile de combattre la violence. Calas a été exécuté en mars de cette année. La France a déclaré la guerre au Portugal qui soutient l’Angleterre. Les rares militaires en retraite à Gorron ont toujours des histoires extraordinaires à raconter sur ces guerres lointaines. Et les jeunes hommes aiment souvent ce genre d’histoires. Je prie pour qu’aucun de mes enfants ne connaisse ces horreurs.

Heureusement, mon fils Gaspard, qui va bientôt avoir vingt ans, s’engage dans des études de droit, ce qui devrait le préserver des folies militaires. Jusqu’à présent il m’a comblé. Sérieux, bon élève, les Jésuites lui ont inculqués des principes qui me conviennent. Mais je viens d’apprendre qu’un missionnaire, issu de cette compagnie religieuse, est poursuivi pour activités commerciales douteuses  en Martinique.

On ne peut donc avoir confiance en personne. La Compagnie de Jésus vient d’être bannie par le Parlement de Paris. Selon Gaspard, c’est de la persécution. Il faut dire que les Jésuites sont trop puissants pour ne pas être combattus au sein de l’Eglise elle-même. Quels que soient l’ordre et l’opulence, à tout moment le chaos peut atteindre ceux montés le plus haut.

 

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5 avril 2020 7 05 /04 /avril /2020 11:40

Le journal de Renée Boullard

Mardi 1er décembre 1761

 

Une affaire abominable a bouleversé une partie de la population. L’autre partie s’est déchirée en fonction des certitudes de leur religion. Je suis catholique, sans aucun doute. Pour moi les protestants sont en train de perdre leur âme. Mais jamais je ne soutiendrai leur persécution dans certaines régions du royaume. Jean Calas, protestant, est accusé d’avoir pendu son fils car celui-ci voulait se convertir au catholicisme.

Une affaire bien compliquée. Le fils s’est-il suicidé devant l’interdiction de son père ? Le père a-t-il pendu son propre fils. Cette possibilité paraît difficile à croire. Mais pas pour les catholiques fanatisés. Il en serait sans doute de même pour les protestants dans la situation inverse. Cette intolérance m’effraie.

Et ce qui m’effraie aussi ce sont les méthodes de notre justice. Le père va subir la question. Comment, à son âge, pourra-t-il résister à la torture ? J’imagine le pauvre vieillard, prostré en son insondable tristesse,  dans un sombre cachot, à l’odeur fade des caveaux.

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29 mars 2020 7 29 /03 /mars /2020 11:26

Le journal de Renée Boullard

Vendredi 3 octobre 1760

 

Depuis 1755, Gilles Richard de la Cuisnière, qui venait de la cure de Saint-Mars-du-Désert, est curé de Gorron. Originaire d’Ernée, cet homme cultivé, maître es-arts à Caen en 1745, est très préoccupé par les pauvres de la paroisse.  Chaque année, il organise des distributions de vêtements pour les enfants indigents. Il y emploie sa fortune personnelle. Il fait aussi participer les bourgeois de Gorron en augmentant les droits pour la location des bancs de l’église paroissiale.

Les familles pouvaient louer un banc ou une partie d’un banc. Un ordre de préséance était établi par le conseil de fabrique. Les plus chers et les plus prestigieux se situaient au plus près de l’autel . J’ai toujours connu des querelles au sujet de cette préséance. Le curé refusait d’intervenir dans les choix de la fabrique. Tout ce qu’il voulait c’était de faire rentrer un maximum d’argent pour ses pauvres.

Mon mari s’est mis dans la tête de louer un banc pour cette année 1760. Ce qui a entraîné des problèmes avec d’autres bourgeois. Les plus loin de l’autel, les bancs des marchands étaient, malgré tout, très convoités. Nous nous sommes brouillés avec certains d’anciens amis. Je trouvais cela ridicule mais mon époux n’en démordait pas.

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22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 11:42

Le journal de Renée Boullard

Dimanche 4 novembre 1759

 

Pendant toute l’année, nous avons connu des bouleversements dans la nature et le taux des impôts. Avec, d’une matière systématique, une augmentation destinée à financer la guerre contre l’Angleterre. Des taxes portant sur les cuirs, sur les toiles, ont entraîné des difficultés financières dans les affaires de mon mari. Il ne m’en parle jamais. Les femmes sont exclues de ces activités. Sans doute parce qu’elles ne sont pas aptes à tenir un budget…

Cette représentation des femmes se construit dès les premiers enseignements. Quand ils peuvent être donnés aux jeunes filles, ce qui n’est pas le cas pour les familles indigentes. Pour les familles bourgeoises, mises à part quelques notions d’écriture et de lecture, l’essentiel consiste à former de bonnes épouses chargées de tenir la maison et de remplir leur devoir conjugal.

Heureusement, mon mari, très occupé par ses activités de commerce, ne s’occupe guère de mes divertissements. Les livres, notamment, ne l’intéressent pas et je peux lire ce que je veux. Parfois des romans qui, s’il en connaissait le contenu, pourrait l’horrifier.

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Vous trouverez dans ce blog trois thèmes liés à l'histoire de la ville de Gorron. Les différents articles seront renouvelés régulièrement. Ceux qui auront été retirés sont disponibles par courriel à l'adresse suivante : jouvinjc@wanadoo.fr

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