De 1945 à 1949 : le bulletin s’appelle « Entre Nous »
Autre temps, autres mœurs (si je puis dire). Le curé de la paroisse est maintenant J. Piard. L’essentiel des articles retenus porte sur les multiples activités de la paroisse, les actes paroissiaux (baptêmes, mariages, sépultures), et des rétrospectives historiques sur lesquelles je reviendrai. Aucune attaque haineuse contre tout ce qui pouvait être laïque, contrairement à ce qui se passait avant la guerre quand le bulletin était tenu par le curé Chaudet.
Les enquêtes d’Entre Nous
Connaissez-vous nos « Sœurs garde-malades » ?
A l’époque, il s’agissait de sœur Marie-Bernard, sœur Céline, sœur Marie-Robert. Elles dispensaient des soins ambulatoires et résidaient rue de Normandie (dans la maison actuelle du maire) qu’on appelait alors la clinique. Des articles ont déjà été consacrés à cette structure sanitaire sur le blog.
Vers 1900, à l’initiative du chanoine Prodhomme et du pharmacien Lecourt (propriétaire de la maison rue de Normandie), quatre religieuses de la congrégation des « filles de Sainte Marie » arrivent à Gorron pour venir soigner les malades de Gorron et ses environs. Il s’agissait de : sœur Patrice, sœur Abel, sœur Isidore, sœur Renée.
La Seconde guerre mondiale vue par un jeune Gorronnais…
De nombreux réfugiés passèrent par Gorron. Certains y restaient quelque temps puis repartaient devant l’avancée des soldats allemands. D’autres restèrent sur place jusqu’à la fin de la guerre et même définitivement.
Pétain, nommé Président du Conseil, rassurait une partie de la population qui aspirait à la fin de la guerre. La nourriture commençait à manquer. Et puis les Allemands arrivèrent à Gorron. On ne s’attendait pas à ce qu’ils viennent jusque chez nous. De la surprise mais pas de crainte. Ils paraissaient polis et n’étaient pas agressifs. Un officier vint à la ferme demander des œufs et offrit une cigarette blonde à mon père.
Les Allemands occupaient une partie de l’école Saint-Michel. Ils nous offrirent des bonbons. Décidément ils étaient bien gentils. En plus, sur leur ceinturon était écrit : Dieu avec nous. Mais notre institutrice était plus méfiante. Elle nous empêcha de manger ces bonbons.
La devise Travail Famille Patrie était plutôt rassurante. Le portrait de Pétain, notre sauveur, se retrouvait dans beaucoup de maisons, notamment la nôtre. On nous avait appris l’hymne : Maréchal nous voilà.
Et puis, le poste à galène de notre père put capter radio Londres…
Où sont les illettrés ? Le statut scolaire des départements Alsace et Lorraine récupérés après la Première guerre mondiale, est particulier : on enseigne en primaire une langue étrangère et la religion dans les école publiques. Les écoles privées confessionnelles sont en majorité. Et les résultats des élèves de ces départements surclasseraient très largement ceux des autres départements où l’enseignement est donné par l’enseignement officiel (laïque)…
1939
Il y a vingt ans. Le successeur du curé Jacob, le curé Chaudet, fait l’éloge de son prédécesseur, un être surnaturel. (…) Dieu lui envoya sur sa fin une longue et très douloureuse maladie qu’il accepta avec reconnaissance car il vit un moyen de purifier son âme des dernières taches. Une conception assez particulière de la maladie et de la souffrance. Finalement un bienfait de Dieu…
La Seconde guerre mondiale vue par un jeune Gorronnais…
Un document très intéressant réalisé par Maxime Poirier qui avait 9 ans en 1938, transmis par une visiteuse régulière du blog (Simone Guérin/Le Goff).
A l’époque, pas d’électricité dans les fermes de la campagne gorronnaise mais des journaux et un poste à galène (permettant de recevoir la radio sans électricité) pouvaient informer sur la montée des tensions en Europe.
Le 3 septembre 1939, de retour du travail dans les champs, le jeune Maxime entend le tocsin sonné dans les églises, notamment de Gorron et de Lesbois : la déclaration de guerre. L’inquiétude était grande dans la maison.
Quelques anicroches avec les Allemands mais pas de véritable bataille. Pendant plusieurs mois, on se persuadait que la France était protégée, notamment par la Ligne Maginot. Cela dura jusqu’en mai 1940. C’était la drôle de guerre.
C’est alors que la guerre s’invita sur le territoire français. On vit arriver des réfugiés venant de l’Aisne, dirigés vers la Mayenne.
Un hommage à Melle Yvonne Marais, institutrice privée. Nous avons croisé cette enseignantes dans la rubrique sur le blog. Une des deux sœurs (Yvonne et Anne), originaire de Bonchamps, vient de décéder. Un vibrant hommage lui est rendu pour sa carrière gorronnaise. Pendant trente ans (dont 25 comme directrice) elle s’est occupée des élèves de maternelle (l’Asile du Sacré-Cœur) et sa compétence et sa gentillesse étaient reconnues par tous. Elle a laissé une lettre émouvante pour ses élèves. Son cercueil a été exposé dans sa classe.
Chronique du temps passé. On y décrit un grand festival de gymnastique qui a eu lieu en août 1924, organisé par l’abbé Giret alors directeur de la Jeanne d’Arc. Compétions sportives, spectacle d’acrobates et un grand concert donné sur la place de la Mairie.
Les vrais coupables. Un meurtre atroce : l’assassinat d’un enfant de 8 ans, à coups de pierres par d’autres enfants. Les vrais coupables seraient, selon l’auteur de l’article, des repus de la haine et de la violence (…) qui se soucient fort peu du meurtre d’un petit Français (…) pourvu que triomphe l’Internationale ! Une argumentation plutôt délirante…
Honneur aux sapeurs-pompiers de Gorron : remise de médailles du dévouement à l’occasion du 14 juillet.
Un article paru sur le blog (27 avril 2014) portant sur l’histoire du bulletin municipal rappelle l’existence de cette compagnie depuis le 12 septembre 1852.
Dans celui de Ouest-France de 1951, trois personnes sont mises à l’honneur : M. Louis Bodin, sergent, né le 6 mars 1893 à Sougé le Bruand, scieur de bois chez Derieux, M. Marcel Bague, sergent, né le 5 décembre 1897 à Gorron, mécanicien chez Gayet, M. F. Blanchetière, sapeur, en 1930.
On peut aussi relever, dans l’article, des noms que nous avons déjà croisés souvent sur le blog : M. Maret, maire de Gorron, M. Penloup, responsable de la clique Saint-Martin, M. Leblanc, capitaine honoraire des sapeurs-pompiers…
La photo ci-contre, malheureusement un peu floue, illustrant l’article, a été prise devant la mairie.
Une conférence à la salle paroissiale. M. Henriot, député de Bordeaux, a réuni à Gorron environ 500 personnes. Le sujet portait sur les questions scolaires. Le danger et l’injustice de l’Ecole unique y fut dénoncés. L’orateur fut présenté par le Duc d’Abrantès, président de l’Union cantonale catholique. Il est décrit comme maître de la foule, les orateurs de cette trempe se rencontrent rarement. Le curé Chaudet n’hésite pas à parler de l’ennemi qui ne désarme pas. Il aurait pu parler d’adversaire cela aurait été plus élégant…
Succès de la bibliothèque paroissiale : 2 200 livres ont été loués dans l’année. Favoriser la lecture est une bonne chose.
Le curé Chaudet se félicite que le conseil municipal ait accepté le principe d’une subvention pour les enfants indigents de l’école privée confessionnelle. Toutefois, il ne semble pas apprécier les explications qui ont accompagné cette décision. A suivre…
Deux poids deux mesures. Les élèves des écoles publiques ne peuvent assister avec leur maître aux obsèques religieuses d’un de leur camarade à l’église. Mais ils auraient le droit de suivre les cortèges du Front populaire, toujours avec leur maître, le poing levé, acclamant le drapeau rouge, hurlant l’Internationale… Au-delà de l’outrance des propos, si tel était le cas, on pourrait effectivement s’interroger.
Les chevaliers de la gaule préparent le concours de pêche du 16 juillet. Une grande fête champêtre sera organisée vallée de la Colmont au bas du Taillis de la mort. Un défilé accompagné de musique est prévu avant le début du concours.
Exposition du Centre d’apprentissage de Mayenne. Présentation des différentes branches d’apprentissages (menuiserie, serrurerie, outillage, dessin technique…). Le soir, soirée récréative organisée par les jeunes du Centre.
24 juillet 1950
La piscine. On apprend qu’une dernière tranche de travaux doit être réalisée à la piscine et au terrain des sports (le stade Lucien Dollé).
25 juin 1951
Baignade et colonie de vacances. La piscine va rouvrir mais, désormais, il sera question d’une baignade vraisemblablement non surveillée et gratuite. La colonie de vacances évoquée est celle crée par la Jeanne D’arc à Saint-Pair-sur-mer.
Une illustration de la démarche suivie pour répondre à une demande envoyée par l’intermédiaire du blog.
D’autres précisions étaient apportées par le correspondant du blog :
« Quant à moi j'ai fait mon apprentissage chez monsieur Bechet et travaillé chez lui pendant 19 ans En temps qu'imprimeur avant de venir m'installer en Bretagne. J'ai été aussi président de l'association familiale, délégué national UDAF et cofondateur avec monsieur Bechet de la lyre gorronnaise. »
Monsieur Béchet m’a fourni beaucoup d’informations pour le blog. Ci-joint quelques photos concernant l’imprimerie. Avez-vous d’autres photos, notamment sur l’Association familiale dont j’ai déjà aussi parlé sur le blog ?
Récapitulatif
Lignée paternelle : Jean Heurtier/Marie Coquelin ; Pierre Heurtier/Virginie Boittin ; Jean Heurtier/ Mélanie Hamon ; Emile Heurtier/Madeleine Bouvier ; Jean-Claude Heurtier.
Les propriétaires du 39 rue du Maine (M. Mark Tinworth) ont contacté le blog pour avoir quelques informations sur leur domicile.
En arrière-plan, le café des Sports.
Au 19e siècle, le lieu-dit où se situe la maison s’appelait les Martyrs. En 1866, il y avait deux ménages dans ce lieu : Constant Renard, facteur rural et sa femme Marie Bignon ; Pierre Chemin, propriétaire, sa femme Agathe Garnier et leurs enfants Pierre et Marie (dernière maison proche de la rivière). La maison actuelle (39 rue du Maine) n’existait vraisemblablement pas.
On ne connait pas l’origine de l’appellation les Martyrs. J’ai fait une hypothèse à ce sujet dans un roman « Le Champ des Martyrs » concernant les guerres de religions mais il n’y a aucune source historique.
La maison, 39 rue du Maine a été un café : « le Café des Sports ». Ce débit de boisson a vraisemblablement été tenu par la famille Louis Belliard/Césarine Renard puis Louis Belliard/Denise Guihéry (voir l’article sur le blog du 14 février 2021) jusque dans les années 1950.
Bernard Roger, mécanicien agricole, son épouse, Marcelle Beaudet (Godet ?), débitante, et leurs filles Jocelyne et Monique, sont recensées 39 rue du Maine, en 1962. La maison en retrait, n° 41, est occupée par la famille Roger Courtin, ouvrier mécanicien auto, et Solange Lefizelier. Dans cette maison est aussi installé un bureau des contributions indirectes.
Par la suite, dans les années 1970, la maison sera occupée par Mme Fourmond, sans profession.
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Principalement axé sur l'histoire locale (ville de Gorron), ce blog permettra de suivre régulièrement l'avancée des travaux réalisés autour de ce thème.
Vous trouverez dans ce blog trois thèmes liés à l'histoire de la ville de Gorron. Les différents articles seront renouvelés régulièrement. Ceux qui auront été retirés sont disponibles par
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