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3 septembre 2023 7 03 /09 /septembre /2023 11:55

Note de lecture

« Des hommes passèrent » (Marcelle Capy)

 

Marcelle Capy est une femme de lettres, militante pacifiste, féministe et socialiste libertaire de la première moitié du 20e siècle. Tout ce qui peut me plaire. Elle est bien oubliée aujourd’hui.

Son roman parle de la Première Guerre mondiale vue de l’arrière et à hauteur de femmes. Des femmes qui ont assumé les tâches des hommes partis au front. Tâches souvent inhabituelles et dures pour elles qui épuisent les organismes. En plus de cet épuisement physique, la douleur des pertes, l’angoisse continuelle, rendaient la vie d’autant plus difficile. Sans compter qu’au retour des permissionnaires, certains maris ou fils avaient changé, pas toujours en bien.

Le style de l’autrice est agréable, simple, avec des passages poétiques. Et surtout des thèmes peu habituels sont abordés, touchant à la vie des femmes en général. Petite critique tout de même : lorsqu’il est question des prisonniers allemands ou russes mis à la disposition des fermes, leur personnalité me paraît souvent caricaturale, relevant de préjugés un peu faciles.

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24 août 2023 4 24 /08 /août /2023 10:06

Note de lecture

« Sur la dalle » (Fred Vargas)

 

Je n’aurais pas dû regarder l’interview de l’auteure à la Grand Librairie avant de lire son livre. Son discours sur la recherche du son, de la musique de son écriture (qu’elle ne peut définir d’ailleurs) a gâché ma lecture. Les auteurs qui sentent le besoin d’insister sur leurs difficultés à écrire, par exemple revenir quinze fois sur un paragraphe pour trouver ce « son », m’insupportent. Sont-ils si peu sûrs d’eux pour en rajouter autant ?

C’est un roman policier et c’est de la littérature, un point c’est tout. Et c’est agréable à lire. L’histoire, par contre, m’a paru alambiquée. Les rebondissements pas toujours très crédibles. Heureusement les personnages, les pas de côté sont bienvenus. A conditions qu’ils ne soient pas trop caricaturaux. Je trouve que les méchants sont vraiment trop méchants et les bons trop bons.

Que tout cela se passe près de Combourg avec le sosie de François René de Châteaubriand, m’a paru aussi survendu. Globalement, une vraie déception. 

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19 août 2023 6 19 /08 /août /2023 12:56

Note de lecture

« Les deux Beunes » (Pierre Michon). Un auteur considéré par certains comme un de plus grands actuels. Une langue très travaillée, poétique. Mais, en même temps, plutôt facile à lire à condition de prendre son temps et de déguster une production parfois un peu précieuse. Le thème est séduisant. Un jeune instituteur nommé dans un village du Périgord tombe amoureux d’une belle buraliste dont le corps de femme mûre le fascine.

Il s’agit d’un deuxième volet suivant le roman « la grande Beune » paru en 1996. Sur la quatrième de couverture, on parle de densité, de fulgurances, d’emportements. On ne saurait mieux dire, sans s’attendre pour autant à un texte sulfureux. Tout est dit mais dans un travail littéraire impressionnant.

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12 août 2023 6 12 /08 /août /2023 16:00

« Sébastien Roch » (Octave Mirbeau)

Ecrit en 1890, le sujet central de ce roman a une résonance particulière de nos jours : le viol d’un jeune adolescent par un jésuite enseignant dans le collège où il est interne. On peut voir les conséquences de cet acte sur le développement du jeune homme. Une vie détruite avec, notamment, de graves problèmes de relation avec les femmes.

Mirbeau a mis dans son roman des éléments autobiographiques. Au-delà du thème central, il aborde aussi la discrimination sociale. Elève pauvre, Sébastien subit les brimades, le mépris des autres élèves, pour beaucoup nobles. L’épisode concernant le nationalisme et la guerre à la fin du roman reflète aussi les engagements politiques de Mirbeau qui, après un début de carrière de journaliste hésitant, s’est engagé aux côté des anarchistes. Dreyfusard, fustigeant le nationalisme, l’antisémitisme, l’armée et toute institution opprimant l’individu. Il laissera une œuvre un peu oubliée aujourd’hui qui, pourtant serait bien d’actualité.

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5 août 2023 6 05 /08 /août /2023 12:26

Note de lecture…

 

« Le corps ne cède pas » (Grégoire Bouillier)

Vertigineux. Au niveau explicite, une enquête sur la mort d’un ancien mannequin. Un suicide. Elle s’est laissé mourir de faim et a tenu un journal de son agonie. Un artifice d’écriture : l’auteur fait appel à un détective privé (et son assistante) qui devient le narrateur du roman. L’enquête est longue (trop peut-être), avec de digressions (trop nombreuses) et parfois quelques incohérences dans le choix des priorités des indices retenus. Mais on ne lâche pas ce pavé de 903 pages.

Des niveaux d’écriture très variés. On peut passer de jeux de mots, de plaisanteries un peu faciles, à l’humour savoureux des dialogues entre le détective et son assistante. Des réflexions philosophiques et sociologiques dignes du café du commerce à des analyses beaucoup plus fines. Comme peut être l’analyse de la psychologie des personnages, notamment du principal, la suicidaire.

Nous tenir en haleine est une véritable prouesse de la part de l’auteur. Derrière ce roman où se mêlent imagination et réel, il y a manifestement un gigantesque travail d’écriture. Impressionnant.

 

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30 juillet 2023 7 30 /07 /juillet /2023 12:08

Note de lecture

« La maison » (Julien Gracq)

 

Cet auteur m’a toujours intimidé. Si je ne me trompe pas, il a refusé le prix Goncourt et d’être publié dans la collection « Poche ». Comme il s’agissait d’un inédit, un texte très court et que le thème me plaisait, je me suis lancé. Trente-cinq pages, une maison cachée dans la forêt. Habitée par une femme que l’auteur découvre apparemment nue.

Sans être un spécialiste, la langue me paraît très belle. Et très travaillées aussi…  Dans le livre, on a la reproduction du manuscrit avec les corrections, les annotations. Malheureusement, la typographie les rendent pratiquement illisibles. C’est dommage. On aurait pu mieux apprécier le travail d’un écrivain pour aboutir à une telle langue.

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23 juillet 2023 7 23 /07 /juillet /2023 12:29

Note de lecture

« Le pion » (Paco Cerdà)

 

Un livre très original au centre duquel se trouve le jeu d’échecs. 77 chapitres correspondant aux 77 coups d’une partie entre Pomar et Fischer, en 1962. Au-delà de la biographie de ces deux génies dont l’équilibre psychique s’est dégradé en fin de vie, l’auteur évoque des personnages historiques qui ont quelque chose à voir avec le pion du jeu. Modeste, limité par rapport autres pièces. Et pourtant, à force de ténacité, il peut se transformer en dame aux pouvoirs majeurs.

Ces épisodes historiques s’inscrivent dans la confrontation est/ouest, entre la dictature de Franco et les démocraties occidentales. Pomar, l’Espagnol, qui après avoir été porté aux nues est retombé dans l’anonymat, modeste postier. Fischer, héros de l’ouest contre les soviétiques hégémoniques qui crache ensuite sur l’Amérique et dérive vers un délire pathologique.

Un livre étonnant, exceptionnel, qui devrait plaire à tous, même à ceux qui ne jouent pas aux échecs. Quant aux autres, découvrez-le, c’est un véritable plaisir de lecture.

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16 juillet 2023 7 16 /07 /juillet /2023 12:47

Note de lecture (erreur : Pot-Bouille a été posté pour la deuxième fois hier)

 

« Les choses » (Georges Perec)

Après « Pot-bouille » qui m’a fait l’effet d’un bon cassoulet roboratif « Les choses » m’ont plutôt fait penser à un plat léger et exquis de cuisine nouvelle. J’ai hésité avant d’entrer dans l’œuvre de Perec. J’avais un peu peur d’un jeu littéraire trop sophistiqué pour moi. Il est vrai que l’utilisation systématique du futur, du conditionnel sort un peu de l’ordinaire. Que les séries d’observations, de choses, de paysages, sont inhabituelles. Mais, au-delà de la nouveauté, le talent pour faire entrer le lecteur dans la vie du couple (personnage central du roman) est indéniable.

La vie semble faite d’aspirations jamais vraiment réalisées. Quand on pense avoir atteint le but, l’habitude et l’ennui relance la quête sans jamais vraiment aboutir. Perec a commencé par des études en psychologie. Il en reste manifestement quelque chose dans son œuvre littéraire.

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8 juillet 2023 6 08 /07 /juillet /2023 10:33

Note de lecture

 

« Pot-Bouille » (Emile Zola)

Dans le cadre de la préparation d’un roman dont l’héroïne est une domestique de la fin du 19ème siècle, j’ai choisi ce volume des Rougon-Macquart. Un immeuble hébergeant plusieurs familles de la petite bourgeoisie, parfois pauvres, et leurs domestiques. Inutile de revenir sur le talent de Zola et son réalisme. Mais cet ouvrage n’est pas celui qui m’a le plus séduit dans la monumentale série.

La galerie des personnages scrutés par l’auteur n’est guère séduisante. Chez les maîtres tout d’abord où les jalousies, les médisances, la pingrerie sont massifs. Mais aussi chez les domestiques qui, eux-mêmes, montrent des défauts peu reluisants : grossièreté, malhonnêteté, malpropreté…

Peu de personnages trouvent grâce au regard critique de Zola. On sait que ses romans ont souvent été taxés à l’époque de crudité, d’obscénité même. Celui-ci tendait le flanc à ce type de critiques. La description de l’accouchement d’une domestique, seule, est parfois difficile à supporter dans ses descriptions détaillées.

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1 juillet 2023 6 01 /07 /juillet /2023 11:55

Note de lecture

« Biographie d’Octave Mirbeau » (Jean-François Nivet ; Pierre Michel)

Un ouvrage monumental sur un personnage complexe : journaliste, critique d’art, écrivain… Le livre évite les analyses sophistiquées des écrits et de l’œuvre en général. Mais parfois, par souci de précisions, d’exhaustivité, il n’échappe pas à certaines répétitions qui le rende un peu indigeste.

Il n’empêche que le travail considérable des auteurs permet de mieux connaître cette fin du 19e siècle très riche au niveau artistique et au niveau des grands courants politiques qui ont structuré la 3ème République. Il permet aussi de comprendre l’évolution d’Octave Mirbeau qui est passé d’un journalisme de droite parfois antisémite à un compagnonnage des anarchistes.

Un homme sévère avec lui-même, en proie au doute, qui jugeait sévèrement les productions d’autrui. Il a cependant toujours soutenu les victimes de la justice, de l’armée, de l’Eglise, des institutions en général. Sa propre œuvre romanesque un peu oubliée mérite d’être redécouverte.

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