Vertigineux. Au niveau explicite, une enquête sur la mort d’un ancien mannequin. Un suicide. Elle s’est laissé mourir de faim et a tenu un journal de son agonie. Un artifice d’écriture : l’auteur fait appel à un détective privé (et son assistante) qui devient le narrateur du roman. L’enquête est longue (trop peut-être), avec de digressions (trop nombreuses) et parfois quelques incohérences dans le choix des priorités des indices retenus. Mais on ne lâche pas ce pavé de 903 pages.
Des niveaux d’écriture très variés. On peut passer de jeux de mots, de plaisanteries un peu faciles, à l’humour savoureux des dialogues entre le détective et son assistante. Des réflexions philosophiques et sociologiques dignes du café du commerce à des analyses beaucoup plus fines. Comme peut être l’analyse de la psychologie des personnages, notamment du principal, la suicidaire.
Nous tenir en haleine est une véritable prouesse de la part de l’auteur. Derrière ce roman où se mêlent imagination et réel, il y a manifestement un gigantesque travail d’écriture. Impressionnant.
Un journal (purement fictif) tenu par un membre d’une vieille famille gorronnaise, me permet de revenir sur des éléments marquants de l’histoire de la ville dans le cadre de l’actualité nationale annuelle…
Le journal de Marguerite Péan (épouse Gabriel Boullard)
1921
Certains croyants, après une guerre aussi horrible, aurait pu douter d’un Dieu aussi bon qu’on le dit. Ce qui est loin d’être le cas, surtout dans notre région. Un monument aux morts pour les Gorronnais disparus lors de la Grande Guerre qui, j’espère sera la dernière, la der des ders, comme on dit, a été érigé dans le square du Bignon, face à la chapelle. Il a été inauguré en grande pompe, le 12 juins par les autorités religieuses.
On croit toujours à l’intervention divine pour faire venir la pluie. Après la grande sécheresse de cet été, une grande procession s’est rendue à la chapelle pour « demander au ciel de faire venir l’eau ».
La volonté divine ne peut, pas plus, empêcher le crime chez l’Homme. Landru, un tueur de femmes (huit crimes à son actif) est jugé. Il est condamné à mort.
Et même au sein des syndicalistes censés ne s’occuper que de la défense des ouvriers, on arrive à se disputer au point de se séparer en deux organisations concurrentes.
La guerre n’a donc pas servi de leçon. On retrouve très vite les mêmes turpitudes qu’avant 1914.
L’objectif est de recenser les domestiques (hors agriculture), de connaître les familles qui les emploient. Dans la mesure du possible, essayer de repérer leur lieu de naissance, leur origine sociale et la durée de l’exercice dans la fonction.
Dernière étape : retrouver l’origine sociale des domestiques natifs de Gorron en 1872.
Chalot
Constance 25
Julien/marchand de nouveautés
Gorron
Laboureur
Chemin
Mélanie 18
Champraux/marchand de vin
Gorron
Cabaretier
Poisson
Virginie 25
Fôret/rentière
Gorron
Laboureur
A noter que les prénoms ne sont pas toujours les mêmes sur les listes de recensement et sur les actes d’état civil.
Préparation d'un roman dont l'héroïne principale sera une domestique qui passera sa vie d'adulte au service d'une famille d'industriels gorronnais.
Prisonniers allemands pendant la 1ère Guerre mondiale.
Dès les grandes offensives de la Marne en 1914, il y eut un nombre important de prisonniers dans les deux camps. Les soldats allemands furent répartis dans toute la France. Leurs conditions de détention étaient très diverses. De grands camps d’internement aux unités beaucoup plus réduites voire affectés directement chez les employeurs.
En Mayenne, un protocole détaillé décrivait les conditions de détentions. Ils étaient employés pour divers travaux : principalement agricoles (temporaires parfois, comme pour les moissons) ou forestiers mais aussi pour ouvrir ou restaurer de vieux chemins difficilement praticables comme à Vautorte ou travailler dans des carrières d’ardoise comme à Voutré.
On les retrouve donc dans plusieurs lieux en Mayenne en fonction des demandes. A Gorron, par exemple, une demande avait été faite. Ils devaient être logés dans les anciens bâtiments de la tannerie. Apparemment, cette demande n’a pas abouti. Dans le roman, on imagine le contraire.
A partir du recensement de la population de 1975, en ne retenant que les adultes natifs de Gorron, j’essaie de retrouver les plus anciennes familles gorronnaises. On s’aperçoit assez vite que la population est sans doute beaucoup plus mobile qu’on ne pourrait le penser dans les siècles passés.
1975
Rue Jean-Jacques Garnier
Renée Divay : grâce à Claude, nous savons que ses parents sont originaires de Saint-Aubin.
Les deux enfants du couple Pierre Renard et Renée Divay (Pierre Renard, radio électricien et Ghislaine Renard, vendeuse) s’inscrivent dans une lignée de deux générations.
1ère génération
Pierre Renard
Retraité
Renée Divay
Retraitée
Rue Jean-Jacques Garnier
1975
2ème génération
Pierre Trois
Photographe
Ghislaine Renard
Vendeuse
Idem
1930
1ère génération
Pierre Renard
Retraité
Renée Divay
Retraitée
Rue Jean-Jacques Garnier
1975
2ème génération
Pierre Renard
Radio électricien
Andrée Fougères
Vendeuse
Idem
1936
Andrée Fougères est née le 27/07/1936 à Gorron. Sauf erreur de ma part, elle est la sœur de Madeleine Fougères que nous avons déjà croisée dans cette rubrique. Nous sommes remontés jusqu’à la 5ème génération : Louis Thiercelin/Marie Durand (mariés le 09/02/1810 à Colombiers) que nous verrons la semaine prochaine.
A partir du recensement de la population gorronnaise de 1962 et une collection de reproduction de cartes postales anciennes j’essaie de retrouver les immeubles sur les cartes postales et leurs occupants en 1962
Recensement de 1962
Rue de la Cour de Forges
N° 8 : Maria Chauvel (épouse Dobaire) et son fils Bernard, militaire de carrière.
Cet auteur m’a toujours intimidé. Si je ne me trompe pas, il a refusé le prix Goncourt et d’être publié dans la collection « Poche ». Comme il s’agissait d’un inédit, un texte très court et que le thème me plaisait, je me suis lancé. Trente-cinq pages, une maison cachée dans la forêt. Habitée par une femme que l’auteur découvre apparemment nue.
Sans être un spécialiste, la langue me paraît très belle. Et très travaillées aussi… Dans le livre, on a la reproduction du manuscrit avec les corrections, les annotations. Malheureusement, la typographie les rendent pratiquement illisibles. C’est dommage. On aurait pu mieux apprécier le travail d’un écrivain pour aboutir à une telle langue.
L’objectif est de recenser les domestiques (hors agriculture), de connaître les familles qui les emploient. Dans la mesure du possible, essayer de repérer leur lieu de naissance, leur origine sociale et la durée de l’exercice dans la fonction.
Dernière étape : retrouver l’origine sociale des domestiques natifs de Gorron en 1872.
Un journal (purement fictif) tenu par un membre d’une vieille famille gorronnaise, me permet de revenir sur des éléments marquants de l’histoire de la ville dans le cadre de l’actualité nationale annuelle…
Le journal de Marguerite Péan (épouse Gabriel Boullard)
1920
Chaussures Fauchard
Monsieur Fauchard est décédé. Succédant à M. Venisse, il fut une des fabricants de chaussures des plus importants de notre ville. Les usines de chaussures, après la tannerie du début du siècle, sont des acteurs économiques qui font de Gorron, malgré la modestie de sa population, une véritable ville et non un bourg. On a le souvenir d’un maire, au 19e siècle, qui avait protesté auprès d’un journal ayant parlé de Gorron comme d’un bourg, réclamant le statut de ville.
Après le drame de la Grande Guerre, les femmes, qui ont bien mérité de la Patrie, se sont un peu émancipées. L’Eglise proteste contre les nouvelles danses et les grandes libertés de la mode. Les hommes qui ont réchappé à la boucherie réclament de meilleures conditions de travail. Leurs manifestations sont réprimées. La France manque de reconnaissance.
L’Allemagne, qui a perdu la guerre, voit son territoire diminuer et aura une très importante dette à payer. Certains s’inquiètent sur les conséquences possibles de tant de sévérité contre les vaincus.
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Principalement axé sur l'histoire locale (ville de Gorron), ce blog permettra de suivre régulièrement l'avancée des travaux réalisés autour de ce thème.
Vous trouverez dans ce blog trois thèmes liés à l'histoire de la ville de Gorron. Les différents articles seront renouvelés régulièrement. Ceux qui auront été retirés sont disponibles par
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