Le journal de Hyacinthe Boullard
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Décembre 1818
Cela fait déjà cinq ans que je suis mariée avec Stanislas Péan. Mon mari est notaire. Il est l’associé de mon père. Nous habitons rue du Coq. Je me rends régulièrement chez mes parents en remontant la Grande Rue. Il y a un certain temps que maman me parle de son journal. Elle me dit toujours, surtout quand sa santé n’est pas bonne, qu’elle me le transmettra. Je n’y croyais pas beaucoup et j’ai été surprise quand elle a décidé de me le confier. Elle compte sur moi pour prolonger ce travail commencé par ma grand-mère Renée Largerie.
En recevant ce document, je me suis sentie plutôt fière qu’on me jugeât digne de reprendre le flambeau. En même temps, je suis un peu inquiète. Serais-je à la hauteur ? Une autre inquiétude m’étreint. Si ma mère a décidé d’arrêter son journal, n’est-ce pas qu’elle se sente en fin de parcours ?
Quand je lis l’impression décrite dans le journal, je ne peux qu’être d’accord avec maman. Contrairement à ce que beaucoup espéraient, le retour de la Royauté est loin de correspondre à une situation apaisée et à une bonne santé économique.