Le journal de Marie Gauquelin (épouse Boullard)…
Décembre 1800
Mon mari a quitté son poste de maire. Il va se consacrer à la justice de Paix. Désormais, les maires des villes de moins de 5 000 habitants sont nommés par les Préfets. Le Premier Consul veut mettre de l’ordre dans le pays. Cela peut être une bonne chose mais les libertés risquent d’être limitées. Beaucoup de journaux parisiens, jugés comme trop critiques, ont été fermés. Les théâtres sont censurés.
Le frère de Jean-Jacques Garnier, le plus illustre des Gorronnais, historiographe de Louis XVI, administrateur du Collège de France, est revenus d’exil comme les derniers émigrés et les derniers prêtres réfractaires. Il a repris la cure d’Hercé et malgré ses infirmités est encore très actif dans la paroisse. Malgré ce geste du Premier Consul, la Chouannerie n’est pas encore totalement éteinte. Plusieurs attentat contre Bonaparte ont eu lieu cette année. Heureusement, aucun n’a réussi.
On peut comprendre les oppositions au régime actuel. Certains ont cru que le général allait rétablir la royauté. Je crois plutôt qu’il aimerait bien devenir lui-même roi… Parfois, les hommes montés trop haut sont brutalement arrêtés dans leur ascension. Qu’en sera-t-il de celui-là ?