Article XVI (suite)
Titre : L’arrivée de Fleury à Vieuvy : trajet du nouveau curé (seconde partie).
Illustration : Carte postale : l’église Saint-Pierre de La Milesse, où Fleury célébra probablement la messe.

Le dimanche 23 novembre, après avoir célébré la grand-messe à La Milesse, l’abbé Fleury poursuit son trajet vers Vieuvy. Parti à une heure de l’après-midi, il arrive vers vingt heures à Saint-Martin-de-Connée, où là encore, il est l’hôte de son confrère Jacques Burin, nouvellement installé. Le lendemain matin, le 24 novembre, il reprend la route pour se rendre à Mayenne, après avoir fait étape pour le déjeuner à Bais, et arrive « d’assez bonne heure ».
Nous sommes en hiver et la route est une épreuve pour le prêtre, duquel nous avons déjà souligné la santé délicate : « Les chemins n’étaient point sûrs ; le froid devenait de plus en plus excessif. La faiblesse de ma vue m’exposait à tomber de cheval, ou même à me plonger dans quelque précipice. La route du Mans à Mayenne, au moins de quinze lieues, était difficile et peu fréquentée ; la misère était à son comble. ». Le périple de l’abbé ne s’arrête pas là : il lui reste encore près de cinq lieues pour arriver de Mayenne à Vieuvy.
Le 25 novembre, Fleury reprend son chemin « sur les deux heures » de l’après-midi et arrive trois heures plus tard à Gorron pour rencontrer l’abbé Gonnet : nous reparlerons de cette rencontre dans un prochain article. A sept heures du soir, il est à Vieuvy, et s’installe dans son presbytère. Le lendemain, le 26 novembre 1788, « à onze heures du matin », l’abbé Fleury prend possession de sa cure de Vieuvy et de la prestimonie de la Baconnière, qui en dépend.
Il aura donc presque six jours « de souffrances les plus aigües » à l’abbé Fleury – qui en compte dix - pour effectuer le trajet Mamers-Vieuvy : « Il était temps d’arriver : j’aurais succombé. Le cheval me fatiguait autant que le froid. J’ai toujours été un très mauvais cavalier ».
Corentin Poirier