Le pèlerinage à la Pierre
Au 16e siècle, dans la famille Gilard, on fêtait le début de la nouvelle année à Pâques. Pierre avait instauré un pèlerinage sur les ruines de la ferme de ses parents, situées près de la Pierre, un menhir datant du néolithique.
L’ensemble de la famille, Pierre, sa femme Marguerite, les enfants : Claude, René, Marie, Perrine, Jean, partaient de bonne heure le matin, longeaient le Taillis, franchissaient le ruisseau près de la rivière, montaient vers l’église, descendaient par le chemin du Rocher jusqu’au champ de la Roche.
Ils pique-niquaient près de la Pierre, remontaient vers la ville en fin d’après-midi. Et la journée se terminait par une veillée particulière au cours de laquelle Pierre, habituellement peu bavard, racontait ce qu’il avait vécu quand les soudards étaient venus chez ses parents.
Toute la famille connaissait ces faits dramatiques mais ils écoutaient religieusement leur père, ému, évoquer ses souvenirs douloureux.