Vieuvy. Pour clore cette série d’articles sur la Révolution dans le canton, Corentin Poirier va nous présenter un personnage de Vieuvy dont nous allons suivre les aventures pendant quelques semaines.
L'Abbé Jacques-Pierre Fleury, curé réfractaire de Vieuvy
Article I (présentation).
Dans le cadre de l'étude du canton de Gorron sous la Révolution, nous proposons d'ouvrir une nouvelle série d'articles afin de partir sur les pas de Jacques-Pierre Fleury, curé réfractaire de Vieuvy (1758-1832).
Les Mémoires laissés par l'Abbé Fleury, que nous présenterons, nous livrent un témoignage vivant – mais à considérer avec beaucoup de distance – sur les troubles dans la région de Gorron au moment de la Révolution.
L'Abbé Ferdinand Gauguin, auteur de l'Histoire de la Révolution en Mayenne, imposante somme d'érudition, décrit l'abbé en ces termes : « Ce prêtre d'une foi vive, d'une vertu éprouvée, mais d'un jugement peu sûr et d'une imagination exaltée, qui le portait en tout aux extrêmes, avait été, au début de la Révolution, le champion le plus ardent de l'orthodoxie et l'adversaire le plus résolu des idées nouvelles » (Appendice sur la Petite-Église, p. 579). Nous aurons l'occasion de revenir sur la forte personnalité et sur les prises de positions très rigoureuses de Fleury, à travers différents moments de sa vie, tant depuis Vieuvy où il exerce son sacerdoce que depuis les nombreuses prisons où il est incarcéré, et pour causes : son opposition à la Révolution et à la Constitution, son rejet du Concordat et l'horreur qu'il porte à Bonaparte, « le tyran Corse ». Nous évoquerons pour finir les vicissitudes de ce prêtre, âgé et infirme, tenant de ce que l'on a appelé « la Petite-Église », lors de la Restauration.
Corentin Poirier
Illustration : église paroissiale de Vieuvy