Incorrigible Hyppolite
Quand ils atteignirent leur but, une période plutôt échevelée s’ouvrit. La fille aînée d’Auguste était vraiment une nature généreuse. Dans une recherche commune de plaisir, ils passèrent des mois qu’ils n’oublièrent jamais. Le plus cocasse était la cécité de leur entourage. Ce qui, sans doute augmentait leur plaisir.
Mais un jour, tout dérapa. Hyppolite fut appelé, non pour sa maîtresse, mais pour sa fille. Une adolescente un peu forte, à l’esprit plutôt lourd. La mère semblait gênée. Elle parlait d’une inflammation mal placée. Et Hyppolite retrouva les yeux baissés, la fausse pudeur, comme les prémices à leur sensuelle complicité. Il souleva et écarta les étoffes et constata l’irritation. Du bout des doigts, il préleva un onguent, qu’il appliqua doucement sur les grandes lèvres presque à vif. La grosse fillette réagit à peine. Les jambes écartées. Les yeux bovins dans un abandon insondable.
La mère quitta la pièce un moment. Hyppolite allait terminer les soins quand une main d’une étrange fermeté lui prit le poignet. Interloqué, il regarda la fille qui l’observait avec un regard étrange. Une chaleur désagréable lui prit les tempes. Son sang battait. Il haïssait ces moments où il pouvait perdre son contrôle. Mais il ne pouvait s’arracher à cette envie envahissante de transgression et de plaisir trouble. Il reprit son mouvement, l’arrondit et le déplaça légèrement vers le haut. Il ne savait plus s’il était avec la mère ou la fille.
Quand la porte s’ouvrit, il était déjà trop tard. Sa maîtresse comprit tout de suite. La blancheur, le nez pincé d’Hyppolite, les gémissements et le ventre arqué de sa fille ne laissait pas place au doute. Elle cria, prit le médecin par le bras et le jeta dehors en l’insultant. Décidément, cette femme avait bien des talents cachés. Après lui avoir montré une sensualité insoupçonnée, elle lui révélait maintenant l’étendue d’un vocabulaire plutôt ordurier.