Après avoir recensé les impôts (nombreux et souvent lourds) prélevés à Gorron et dans les communes du canton, nous allons résumer la situation de chaque agglomération à la veille de la Révolution.
Gorron
Gorron est une petite ville de 1300 habitants environ (pour un total de 2000 avec la campagne), plutôt isolée, desservie par des chemins souvent impraticables. Cela n’empêche pas une réelle activité commerciale au sein de la paroisse (épicerie, bestiaux, volailles et gibiers) mais aussi avec les paroisses voisines (bestiaux, fils et grains vers Mayenne, Domfront, Ambrières ; chanvre vers Fougères ; denrées de ports de mer). La production agricole (culture du seigle, du sarrazin ou carabin, de l’avoine, de la paille et du foin, un peu de blé ; élevage de bovins, ovins, caprins…) domine largement une industrie inexistante (unique présence d’un dépôt de fer venant des forges de Chailland, Port-Brillet, Aron) et un artisanat essentiellement tourné vers les besoins directs de la population.
L’Eglise, comme dans toutes les paroisses, joue un rôle important dans l’administration de la communauté. Avant la Révolution, les petites agglomérations, à la campagne, correspondaient à des paroisses dans lesquelles civil et religieux étaient étroitement liés. Les paroisses étaient administrées par un Conseil de Fabrique composé de notables cooptés parmi la population locale. Les registres recensant les naissances, mariages, décès étaient tenus par les prêtres. A la veille de la Révolution, un curé (Gonnet) et deux vicaires (Chédeville et Hamon) exercent à Gorron. Des religieuses assurent un enseignement pour les filles et des soins aux vieillards et malades à la Renardière. Il n’y a pas de communauté religieuse à proprement parler dans la paroisse.