« Un candide à sa fenêtre » (Régis Debray)
Toute proportion gardée, l’ouvrage m’a fait penser à Montaigne. Un regard porté sur soi sans concession, teinté parfois d’autodérision… Le genre qui me plaît et qui nous change des discours péremptoires, démonstratifs, agressifs souvent….
Debray fait parfois allusion à ses 70 ans avec, me semble-t-il, un peu de nostalgie, même s’il revendique sa « sagesse » actuelle et regarde, amusé, l’agitation et les travers de son monde, celui des « gens de lettres ». Au-delà de cette introspection, l’auteur porte aussi un regard critique dans de nombreux domaines : art, littérature, politique…
Les analyses sont, le plus souvent, très fines, très intelligentes, dans une langue travaillée qu’on pourrait envier quand on essaie d’écrire. Grande culture, belle écriture… Une certaine admiration parfois tout de même un peu agacée par les locutions (latines ou autres, très modernes) qui frôlent le « maniéré ». On retrouve ce travers dans une élocution un peu précieuse lors des interviews données par l’auteur.