/image%2F0675725%2F20151101%2Fob_96fdb1_img256.jpg)
La maison de Simonin
Simonin habitait derrière la mairie, rue de la Prison. Une petite maison, tout entourée de murs, du 17ème siècle, en plein centre ville. Un héritage de sa belle-famille. Le corps de logis faisait face à la grille ouvrant sur la rue, flanquée de deux piliers. La cour, un carré d’herbe bordé par une grange et un hangar à droite, l’ancien four à pain à gauche, n’était pas bien grande. Mais là était son charme.
Depuis qu’il était seul, le corps de logis servait très peu. Quelques rares réunions préparatoires au conseil municipal. La toilette, parfois, la cuisine, c’était tout. Il passait tout son temps dans l’ancien four à pain. Sur une plate-forme, accessible grâce à une échelle de meunier, il avait installé son lit. Une place, à l’armature de fer et au matelas plutôt raide.
Face au four qui lui servait de cheminée, il avait traîné son vaste bureau. Du cuir vert. Un bois fauve, marqueté, qui se mariait avec un grand secrétaire aux flancs bombés, placé à droite du bureau. Un fauteuil de cuir plus sombre, légèrement fatigué, faisait face au meuble coiffé d’un plateau de marbre sur lequel trônait une vieille pendule. Et de cette place privilégiée, il comparait les reflets changeants des flammes sur les bois ouvragés.