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Lui
« Je sais que j’étais parfois exigeant. J’en demandais toujours un peu plus. Je n’aurais sans doute pas dû mettre ma main sous ta jupe. Mais, comme tu semblais aimer mes caresses sur ta poitrine, j’ai cru que, peut-être, tu attendais d’autres plaisirs. On m’avait dit que les filles, elles aussi, pouvaient éprouver quelque chose de semblable aux garçons quand ils se touchaient.
J’avais toujours autant de plaisir à t’embrasser. La chaleur, la douceur étaient toujours là. Mais je voulais aussi retrouver cet abandon, cette joie profonde teintée d’un peu de tristesse, dont je t’ai déjà parlé, cette sensation du premier soir. J’ai bien cru que c’était arrivé quand tu m’as permis de toucher tes seins. La tension, le plaisir étaient là. Mais le temps ne s’était pas arrêté comme ce soir-là, dans la petite rue près du bal.
C’est sans doute pour cela que je crois être alors entré dans une quête fatigante qui ne m’a jamais quitté depuis : retrouver ce moment magique. J’imaginais ce que pourrait en être le terme. Je n’osais même pas l’évoquer devant toi. Ce n’était pas mon objectif, je peux te l’affirmer. Une seule chose comptait alors, c’est cet amour qui, pour moi aussi, devait être éternel.
Pendant notre séparation, j’ai eu le sentiment que les filles me regardaient autrement. Dans notre petit groupe, on connaissait notre liaison. Et j’avoue que ces nouveaux regards ne me déplaisaient pas. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’on est venu me chercher, que je n’ai aucune responsabilité dans ce qui s’est passé. Mais, tout de même ... Les baisers sont venus très vite. L’une était un peu plus expérimentée que l’autre. Curieusement, celle qui semblait déjà un peu connaître les garçons était comme toi. Je pouvais lui caresser la poitrine mais la ceinture était une limite infranchissable. Alors que l’autre, plutôt réticente au niveau des seins acceptait que ma main lui touche le sexe. Endroit bien protégé au demeurant par une espèce de gaine-culotte qui limitait sérieusement mes explorations.
Que recherchais-je dans ces nouvelles expériences ? Certainement pas d’y retrouver ce que nous avions connu ensemble le premier soir. Un plaisir physique, sans doute. Un prestige social, c’est indéniable. Une expérience aussi, peut-être, qui me permettrait d’être plus à l’aise et plus entreprenant avec toi.
Quand je t’ai revue, le soir de ton arrivée, j’ai tout de suite mesuré l’insignifiance de ces petites aventures. Presque un malaise. Le cœur battant très fort. Une espèce d’essoufflement et les tempes bourdonnantes. Il ne faisait aucun doute que tu étais mon amour et que toi seule comptait. »