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Le dernier voyage de Pauline par Alain.
Une grande partie de cet après-midi, nous avions donc cheminé dans l’univers parisien de Jean-Jacques Garnier, ces établissements prestigieux qu’il avait fréquentés et au sein desquels il s’était construit autant qu’il avait élaboré son œuvre. J’allais bientôt devenir, dans le sillage de Jean-Claude, un familier de notre illustre Gorronnais et les heures passaient bien vite. Nous avons quand même eu le temps de visiter les bouquinistes et la biographie de Tourgueniev, que j’ai feuilletée un instant, me rappelle que nous nous dirigeons vers le 243 boulevard Saint-Germain.
Après la mort de son mari et celle d’Ivan, en 1883, Pauline se sépare de l’hôtel particulier de la rue de Douai, que nous avions aussi arpentée ce matin, et de la maison de Bougival. Pendant 26 ans, elle va encore composer, enseigner et recevoir à quelques pas de l’Assemblée Nationale. Nous avons longtemps marché avant de trouver ces murs, derrière lesquels j’imagine qu’elle nous attend un peu. La pénombre gagne doucement dans la fin de cette belle journée d’octobre et on a éclairé le grand salon que photographie Jean-Claude.
Pauline s’était éteinte là, âgée de 89 ans, le 18 mai 1910. Nous n’allons pas avoir le temps d’aller jusqu’à Sainte-Clotilde où furent célébrées ses obsèques avant de la conduire au cimetière de Montmartre. Nous allons chercher un petit restaurant dans le quartier latin et je lirai à Jean-Claude:
« La fin de Pauline Viardot fut aussi douce que l’avaient été ses dernières années…
Sans doute des scènes du passé lui revenaient-elles à l’esprit et songeait-elle à ses succès anciens, car le seul mot qui lui échappa fut: « Norma », prononcé clairement et à haute voix. Elle s’assoupit le soir… …dans son fauteuil et, à trois heures du matin, elle s’éteignit sans s’être réveillée, avec du rose aux joues et un sourire heureux aux lèvres. » (Patrick Barbier).