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Chapitre 2
Le héros est installé dans sa maison, au pied du Taillis, à peu de distance de la rivière…
Rêves d’histoires
La journée s’annonçait belle, en effet. Soleil, ciel bleu et froid sec. Sa fenêtre s’ouvrait sur le champ toujours un peu humide. La brume basse flottait, plus épaisse, au-dessus de la petite rivière. Son attention fut attirée par des rais de lumière plus intenses que les autres. Ils pénétraient les arbres bordant l’eau sur le versant orienté vers l’est de la vallée. Il avait vu de nombreuses fois ces blocs de granit dégradé qui parsemaient le Tallis. Cette ouverture verticale, même, ne lui était pas étrangère. Mais, jamais, elle ne s’était détachée aussi nettement dans la lumière. Surmontée de broussailles, elle avait une dimension féminine qui le fit sourire. « L’origine du Monde ».
Par endroits, l’eau arrivait à la limite de ses bottes. Il s’appuyait parfois sur la pelle pliante qui pouvait aussi l’aider à marcher. Il lui fallait remonter la rivière pour la franchir sur la passerelle de la Thiercelynais. De ce côté, l’espace entre le talus et l’eau était étroit et encombré. Il connaissait bien cette excitation. Une gêne abdominale souvent délicieuse. L’ouverture était plus large qu’il ne le croyait. Il dégagea arbustes et ronces. Puis commença à creuser.
Il avait craint, un moment, rencontrer le roc. Mais la progression s’avéra relativement facile. Une résistance nécessaire au plaisir de la découverte. Mais aussi le sentiment de ne rien forcer. L’ouverture, resserrée dans sa hauteur, s’élargissait dans le sol encore meuble. Il s’arrêta, essoufflé. Il goûta pleinement ce qu’il venait de vivre. Plein d’espérance. Il avait devant lui une belle aventure. Dans laquelle le plaisir ne pouvait que s’affiner. Une véritable promesse enchantée.
Après le repas du midi, il s’installa à son bureau, alluma la lampe verte. Et tout put commencer.