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« Jules Ferry » (Mona Ozouf)
Homme politique complexe (mais qui ne l’est pas ?), à la fois inscrit dans son temps, respectueux du passé mais aussi acteur du changement. Il croyait à l’avancement de la civilisation grâce à la connaissance et la raison. C’est pourquoi il a construit l’Ecole publique, laïque, obligatoire et gratuite pour faire des petits paysans, souvent « incultes », des citoyens éclairés. C’est sans doute pourquoi il était, en même temps, pour la colonisation (permettre aux sociétés « arriérées » d’avancer vers une civilisation plus « élevée »). La suite a montré que cette avancée vers « plus de civilisation » pouvait déboucher sur des atrocités dignes des pires barbaries au long du 20ème siècle. En homme de son temps, Jules Ferry a donc pu se tromper mais ses croyances allaient vers plus de liberté, d’égalité entre les humains. N’oublions pas qu’il est aussi à l’origine des lois sur la création des syndicats, la liberté d’opinion…
La thèse de Mona Ozouf, historienne et intellectuelle remarquable, revient sur les jugements anachroniques portés sur Jules Ferry à notre époque et montre une cohérence chez cet homme politique lui permettant d’allier fidélité au passé et audace pour transformer la société. Une aptitude à dépasser les idéologies, à refuser les dogmatismes, ce qui est toujours difficile, quelles que soient les époques.