/image%2F0675725%2F20140907%2Fob_cb4b0c_img-20140511-0001.jpg)
« Réparer les vivants » (Maylis de Kérangal)
L’entrée dans le roman m’a un peu énervé. J’avais le sentiment que l’auteure, au demeurant très talentueuse, voulait à tout prix me signifier : « Regarde comme j’écris bien ! ». La virtuosité est une bonne chose à condition qu’elle soit discrète. Dans le dernier chapitre, j’ai d’ailleurs retrouvé ce petit travers. Mais quand on est entré dans le vif du sujet – mort cérébral d’un jeune homme, prélèvements d’organes puis transplantations – j’ai été entièrement pris par le roman.
Cette fois, la coquetterie du style – par exemple ces incises entre tirets dans des phrases parfois interminables, ces ruptures de ton – étaient entièrement au service de l’histoire. L’hyper professionnalisation des médecins, le réalisme de certaines scènes chirurgicales et, en même temps, les sentiments exacerbés des différents personnages plongés dans un contexte extraordinaire, avaient besoin de ce travail d’écriture digne d’une grande écrivaine.